Hearts of Iron IV : le point sur le patch 1.2

Répondant au doux nom de « Sunflower », du nom d’une opération en Afrique du Nord, le patch 1.2 de Hearts of Iron IV est disponible depuis le 16 septembre, avec son hotfix 1.2.1 depuis peu. Passons en revue ses principales améliorations, avant de revenir sur un ressenti après quelques parties.

Les principales nouveautés

Sont trop nombreuses pour être toutes citées ici. Néanmoins je dégagerai quelques grands axes. Tout d’abord, un travail important a été accompli sur l’IA et son comportement, de manière à la rendre plus réactive et réaliste. Ainsi, elle verra mieux comment renouveler ses lignes de production, notamment l’Allemagne, qui faisait peu de chasseurs jusque-là. De plus, elle saura mieux éviter d’être encerclée ou de tomber à court de ravitaillement qu’avant. Certains pays peuvent avoir aussi des comportements plus fermes (la Roumanie face aux exigences soviétiques sur la Bessarabie par exemple), et une tendance à l’action plus marquée qu’auparavant. C’est notamment le cas des coups de main sur les côtes ennemies, assez nombreux et qu’il va falloir surveiller avec attention, en laissant des troupes en garnison et en fortifiant les littoraux. Bref, de bons points qu’on apprécie.

A côté de cela, la carte a été revue, avec des modifications de provinces et / ou de leur nom, notamment pour les rendre plus proches de leur langue d’origine, c’est ainsi le cas de la Perse. On notera aussi de grands rééquilibrages en matière navale, avec des performances revues pour les navires, une refonte de leurs combats, par exemple entre les sous-marins, qui pouvaient, par erreur d’optimisation, durer indéfiniment jusque-là. La chose est valable aussi pour les troupes terrestres avec de nouvelles valeurs pour les blindés et l’infanterie motorisée. Il peut donc être bon de vérifier les nouveaux chiffres avant de lancer une production, pour être certain de ses choix.

Enfin, on ajoutera l’habituelle et toujours impressionnante flopée de corrections de bugs et retours intempestifs sous Windows. A côté de cela, on note des optimisations diverses et variées qui touchent aussi bien aux dirigeants (lissage de certains bonus) qu’à l’industrie… Mais aussi l’ajout de nouvelles bulles d’aide et raccourcis, ou encore de nouvelles icônes d’unités. Bien entendu, de nombreux mods gratuits œuvrent aussi dans ce domaine et devraient être compatibles avec le patch dans les jours / semaines à venir. Ils permettent aussi plus d’historicité dans les noms des modèles de chars ou d’avions, le jeu de base ne détaillant pas encore tout très bien, notamment pour les pays « mineurs », j’y reviendrai.

Il n’en reste pas moins que la liste totale des ajouts et rectifications est impressionnante, mais voyons ce que cela donne en termes de jeu.

Retour d’expérience

Toutefois, il faut bien l’admettre, Hearts of Iron IV garde des incohérences et imprécisions. Tout d’abord, je n’ai plus vu apparaître la France de Vichy, ce qui était pourtant le cas lorsque j’avais parlé du précédent patch. L’Allemagne continue d’annexer tout l’Hexagone sans remords, ce qui n’était pas le cas, ou rarement, dans le deuxième volet par exemple. D’ailleurs, jouant l’Allemagne, le jeu ne m’a même pas offert cette possibilité !

De plus, il reste des situations peu réalistes : dans la même partie avec l’Allemagne, et ayant sous mon contrôle l’essentiel du continent européen… Quelle n’est pas ma surprise de voir la Suisse se joindre aux Alliés ! Non seulement cela ne respecte pas du tout le caractère traditionnel de la neutralité suisse, mais c’est surtout stratégiquement impensable. Que pourrait un petit pays seul contre tout un continent ? Je n’ai pas besoin de vous dire que je l’ai rapidement envahie… De plus, au cours de mes nombreuses parties avec le patch, j’ai toujours vu la Chine s’écrouler face au Japon, et assez vite (entre huit mois et un an). Je trouve donc que l’équilibrage reste à revoir car chacun sait que les Japonais se sont enlisés là-bas.

J’ajouterai que je reste dubitatif quant au système de transport des troupes : voir des divisions japonaises en Europe pour venir soutenir l’Espagne nationaliste dans l’attaque de Gibraltar n’a décidément rien de réaliste ! J’ai aussi vu des Italiens en Malaisie… C’est certes un jeu vidéo, mais j’imagine mal la marine de Mussolini passer par le Cap de Bonne-Espérance ou encore moins le canal de Suez pour réussir pareil exploit…

Je citais aussi le cas des nombreux débarquements tentés par l’IA, ce qui maintient une certaine pression… Mais bien souvent ils sont suicidaires et les divisions envoyées périssent dans les quelques provinces qu’elles ont pu prendre, tout en augmentant la micro-gestion. Ou alors, ils sont démesurément irréalistes : jouant la Turquie ayant rejoint les Alliés, j’ai eu le grand déplaisir de subir une attaque de plus de trente divisions italiennes depuis Rhodes ! Ce qui pose une autre question : que fait la Royal Navy ? Comment un tel nombre d’unités a-t-il pu passer ? L’IA semble toujours bien mal maîtriser le contrôle des mers… J’ajouterai que cette attaque est survenue très rapidement et avec des forces bien plus nombreuses que le 6 juin 1944 historique. Certes c’est un jeu, mais il faut savoir ce que l’on veut proposer au public, car ledit débarquement de Normandie reste la plus grande opération amphibie de l’histoire et a nécessité des mois, voire des années, de conception et préparation… Les autres troupes sont arrivées au fur et à mesure, par la suite. On imagine mal une trentaine de divisions aller à Rhodes depuis l’Italie et passer en Turquie impunément. Bref.

Au final et malgré les points plus négatifs que j’ai soulevés, les ajouts restent bienvenus, le jeu est plus plaisant et reste très fluide. Toutefois, il reste du travail à accomplir sur ce titre, qui est encore jeune et a le temps de mûrir, rappelons-le. J’aimerais par exemple voir des nations plus petites être plus fouillées. Je parle là des noms des matériels et surtout des arbres de priorité nationales, aujourd’hui tous génériques à part pour la Pologne (voir notre article Hearts of Iron IV : triste mazurka polonaise) et les ajouts éventuels des mods. D’autres scénarios seraient aussi les bienvenus.

Le patch 1.3 est lui d’ores et déjà prévu et portera le nom de Torch, soit en référence au débarquement des Alliés en Afrique du nord en novembre 1942.

Pour plus d’informations sur le jeu voyez nos articles Hearts of Iron IV, un nouveau souffle pour la série et Hearts of Iron IV : quels apports pour le patch 1.1 ? A lire également dans nos archives notre série d’AAR Hearts of Iron IV : valse soviétique. Puis reportez-vous à cette page chez l’éditeur ou à celle-ci sur Steam. Vous trouverez le changelog du patch 1.2 par ici sur le wiki officiel (voir par ici pour le hotfix 1.21).

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Plus d’une trentaine de divisions italiennes qui ont trompé la vigilance britannique jusqu’à Rhodes avant de passer en Turquie, alors que cela représente plus de troupes que le 6 juin 44 historique. Le système d’invasion navale est à revoir…
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Je dois laisser des troupes protéger les côtes allemandes, car l’adversaire tente beaucoup- trop ?- de débarquements.
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Encore une fois la France de Vichy n’a pas été créée. On notera que les Britanniques ont déjà pris la Sicile.
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L’Afrique du Sud est sur le point de tomber. Les côtes britanniques et encore plus américaines restant hors d’atteinte, je vois mal comment proposer une paix rapidement, bien que maîtrisant l’Europe, l’Asie et l’Afrique…
  1. Oui, c’est mieux, mais il reste plein de choses à revoir. Le cas de l’Italie notamment, qui perd quasiment toujours la sicile (ou pire) dès qu’elle entre en guerre. Je ne la fais meme plus rentrer en guerre avant la chute de la France car sinon il faut mettre des divisions en garnison un peu partout.

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