L’excellent Crusader Kings II continue de voir son contenu étoffé. Après de bons add-ons consacrés à Byzance (The legacy of Rome), aux républiques marchandes (The Republic), à l’Islam (Sword of Islam) ou au paganisme (l’original The Old Gods), ainsi que d’autres extensions et DLC mineurs… Le jeu nous revient avec Sons of Abraham, centré sur des ajouts concernant les trois religions du Livre. Dans l’ordre d’apparition, le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam. Pourtant, je dirai d’entrée de jeu que cette fois les changements sont hélas assez minimes pour le prix demandé. Voyons-les tout de même.

Les ajouts pour la chrétienté

Ce sont les principaux de Sons of Abraham, et ils concernent en premier lieu les souverains catholiques. Tout d’abord, un peu comme dans Europa Universalis IV, le joueur peut maintenant tenter de contrôler l’élection du pape, par le biais du collège des cardinaux (notamment en leur versant de l’argent). Avoir une influence sur celui-ci permet évidemment de récolter d’importants bonus, d’autant plus si le souverain pontife est originaire de vos terres. Je veux parler là de piété et prestige supplémentaire, ainsi qu’une protection face à ce fléau qu’est l’excommunication.

De plus, si le pape ne vous est pas favorable, il est désormais possible d’agir comme historiquement, c’est-à-dire de nommer un antipape. On aurait presque aimé pouvoir lui construire un palais à Avignon ! Toujours est-il que cela rend les interactions avec l’autorité religieuse plus intéressantes et poussées qu’avant.

A cela il faut rajouter de très nombreux ajouts d’évènements et possibilités d’actions, notamment autour des ordres religieux ou des pèlerinages. Ceux-ci peuvent être entrepris par son souverain et confèrent différents traits de caractère, par exemple. C’est toujours un plus qui viendra vous occuper entre deux guerres et rajoute un peu d’historicité…

Enfin, vous pourrez emprunter de l’argent aux marchands Juifs, avant de les expulser de votre état pour ne pas avoir à les rembourser si le cœur vous en dit. Cela rappelle des faits historiques avérés et l’ensemble des ajouts pour les puissances chrétiennes renforce un peu plus l’immersion et le réalisme des parties.

On regrettera juste que le studio n’ait pas été plus loin, notamment en ne refondant pas les croisades (même si elles sont plus dynamiques qu’avant). Par contre les guerres religieuses sont plus fréquentes, notamment contre les hérésies qui peuvent parfois s’emparer d’un pays entier.

Islam et apparition du Judaïsme

Les nouvelles possibilités pour les seigneurs musulmans sont bien moindres que dans Sword of Islam, c’est certain. Outre de nouveaux évènements religieux et autre gestions des guerres saintes, points communs avec la chrétienté, on trouvera tout de même l’opposition entre Mutazilisme et Asharisme, deux courants de pensée de l’Islam médiéval que pourra suivre le joueur. Le premier se voudra plus rationnel et le second plus spirituel.

En fait, choisir l’une ou l’autre des voies impliquera un déroulement un peu différent des parties avec un personnage musulman. Mais c’est là tout.

Finalement, le gros ajout est la possibilité, avec le scénario de 867, de jouer un état Juif, en la personne du Khanat Khazar, une peuplade d’Asie Centrale convertie pendant l’Antiquité tardive.

Hélas ce peuple a connu son apogée un peu avant la période du jeu (vers 850), et s’il contrôle encore un territoire important au début de Crusader Kings II,  il est entouré de puissants ennemis et n’a pas d’alliés religieux. Autant dire qu’il va être difficile d’en faire une entité forte, viable, et que restaurer le Royaume d’Israël, possibilité offerte par le jeu, va être un défi ardu à relever !

De plus, jouer un seigneur juif ne diffère hélas pas beaucoup des autres dans le gameplay, là où Sword of Islam offrait un renouveau réel dans la gestion des puissances musulmanes. C’est dommage et les autres ajouts liés au Judaïsme (graphismes propres, évènements liés aux conseillers ou autres marchands juifs) sont trop peu nombreux.

Au final Sons of Abraham n’est pas une mauvaise extension, mais elle laisse dans la bouche un goût d’inachevé d’autant plus regrettable que les idées avancées sont bonnes et renforcent encore un peu plus l’attachement que l’on a à la dynastie que l’on joue. Il aurait juste fallu aller plus au fond des choses pour qu’elle soit indispensable. Dans l’état actuel, elle est à réserver aux inconditionnels du jeu.

Il est possible de demander des faveurs au pape.
Le collège des cardinaux élit le souverain pontife. On peut influer sur son choix et contrôler le pape
Mon roi de Sicile décide d’emprunter aux marchands juifs…
… Puis de les rouler dans la farine. Les conséquences diplomatiques sont importantes.
Un pèlerinage décevant commence vers Saint Jacques de Compostelle.
Un pèlerinage décevant commence vers Saint Jacques de Compostelle.
Les khazars, état juif jouable. On notera la belle faute de traduction ("la foi juif").
Les khazars, état juif jouable. On notera la belle faute de traduction (“la foi juif”).
Recréer Israël est possible, mais pas facile. A vos claviers !
Recréer Israël est possible, mais pas facile. A vos claviers !
  • De bons ajouts pour la chrétienté
  • Jouer une puissance juive dans un challenge corsé
  • Peu d’ajouts pour l’Islam
  • Jouer un personnage juif diffère trop peu ; en termes de jeu, des autres.
Infos pratiques

Date de sortie : 18 novembre 2013

Éditeur / Studio : Paradox Interactive

Site officiel :  www.crusaderkings.com  (fiche du jeu chez Paradox)

Prix : 9.99 euros en téléchargement

 

A lire en complément nos tests de The Legacy of Rome, The Republic, Sword of Islam ou The Old Gods. Ainsi que celui de Crusader Kings 2.

2 Commentaires

  1. jouer un juif et d’autant moins interessant que, ben il faut vraiment les cherchers les diregeants juifs.

    1, du coté du kazastan par là, et apres que dalle.

    Quel interet ?

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