Disponible depuis le 8 mai dernier, le pack d’extension Winds of Change est un contenu assez disparate, revisitant une vingtaine de pays dans Europa Universalis IV pour surtout leur donner plus de spécificités et les doter de mécanismes propres, diversifiant les parties avec des États peut-être moins joués. Voici la seconde partie de cet AAR sur le thème des Incas.
Captures d’écran 8 à 9
Pour faire le lien avec ce qui a été présenté la dernière fois, on rappellera que le jeu garde des incohérences, qui peuvent expliquer bien des défaites face aux conquistadors. Je pestais en effet que 5000 Portugais apparaissent sur mes frontières via l’Amazonie en 1503, car c’est tout bonnement impossible historiquement parlant.
Pour donner quelques exemples, Pizarro, conquérant de l’Empire Inca n’avait que quelques centaines d’hommes avec lui, voire moins, Cortes au Mexique très peu également et Cabral, « découvreur » du Brésil moins de mille soldats. Cela est dû aux conditions de l’époque : transporter des milliers d’hommes, d’ailleurs manquants en Europe, de l’autre côté de l’Atlantique n’était pas encore possible et aurait couté trop cher. Le Portugal manquait justement de soldats (et en général, de population) à l’époque étudiée (cf. Henri le navigateur et les grandes découvertes du Portugal – éditions du félin)…
Là, voir une armée de milliers de soldats traverser la plus grande forêt du monde, sans compter les conditions technologiques de l’époque reste difficile à avaler.
Les États précolombiens sont moins tombés du fait du nombre d’envahisseurs que de leurs divisions internes, attisées par les Européens. Ceux-ci se sont d’ailleurs alliés des peuples sur place, ce qui n’est pas la même chose que d’amener des troupes avec des moyens technologiques du « Vieux Continent ».
De plus, la défaite des Amérindiens, outre cela, est surtout due aux maladies que les conquérants ont amenées avec eux. Le jeu le modélise un peu, mais pourrait par exemple faire plus, avec une attrition pour certaines provinces par exemple, ou un système de recrutement de troupes différentes aux Amériques. Pour en savoir plus, je renvoie les lecteurs à plusieurs chapitres de l’excellente et synthétique Géohistoire de la mondialisation de Christian Grataloup.
Ce contexte posé, reprenons le cours de cette partie. Ayant conquis l’essentiel de mes voisins, je lance désormais une poussée vers l’intérieur des terres, via un système de colonisation propre aux nations précolombiennes, nouveauté de Winds of Change.
Cela me permet d’unifier les Incas en 1514. Je règne désormais sur une bonne partie de la côte pacifique de l’Amérique du Sud, même s’il reste quelques territoires tribaux qui échappent à mon influence. J’ignore aussi une grande partie de ce qui se passe dans le reste du monde, mais je ne suis pas pressé que celui-ci s’intéresse à moi. L’idée est désormais de pousser tant vers le nord que le sud, tout en allant vers l’est. J’espère avoir assez de puissance pour contrer les Européens lorsqu’ils se présenteront plus sérieusement.
Captures d’écrans 10 à 12
Après la première alerte décrite, les fameux 5000 portugais sont pris à se promener tranquillement dans mon Empire, sans que le jeu n’y trouve à redire… Ils passent impunément près de ma capitale, sans doute dans une mission d’exploration. Cela aussi pourrait être revu et éviterait certains déboires, car je n’ai aucun contrôle sur ce qui se passe. Certes, les premiers contacts paraissent pacifiques. Une boîte de dialogue m’assure qu’une paix a été établie entre nos deux peuples, sans que j’aie fait quoi que ce soit, mais cela m’arrange pour le moment.
Ainsi, les dix années qui suivent sont très tranquilles. Je progresse vers la Patagonie et l’Atlantique, tout en conquérant des provinces aux frontières de l’Amazonie. J’essaie de maximiser les revenus engrangés pour lever le plus de troupes possibles, même si mon budget demeure limité. En effet, je ne gère pas les territoires les plus riches du jeu et maintenir l’équilibre n’est pas simple.
Cet état de fait dure jusqu’en 1538, ce qui n’est pas si mal. À cette date, je viens de dépasser l’isthme de Panama et d’atteindre le golfe du Mexique, tout en ayant bien avancé mes pions dans la forêt vierge. La religion est en passe d’être réformée et les révoltes se font moindres. Mon armée tutoie les 30 000 hommes et je peux soutenir les efforts de trois colonisateurs en même temps. C’est à cette date que pour un pur motif de conquête le Portugal me déclare la guerre. Je ne suis même pas frontalier de ses territoires ! Je crains évidemment le pire…
A suivre.

La première partie de cet AAR se trouve par ici. Pour plus d’informations sur Europa Universalis IV: Winds of Change, voyez cette page sur Steam, ou celle-ci chez l’éditeur.




