Disponible depuis la mi-octobre, le second volet de l’adaptation sur PC du jeu de figurines Field of Glory vient brillamment relancer une série qui sinon risquait probablement de tomber dans l’oubli. A tort vu qu’elle évoque des noms et des événements dont tout le monde a au moins une fois entendu parler, et qui ont tant marqué l’histoire qu’ils sont eux devenus presque impossible à oublier.

Du moins dans les grandes lignes, car en fait quand on se plonge dans la lointaine période de l’Antiquité, celle-ci fourmille bien sûr de détails et de rebondissements passionnants, dont seuls les plus passionnés d’histoire ont à peu près connaissance. A peu près car évidemment les traces de cette époque ne sont pas légions. Contrairement aux batailles elles qui ensanglantèrent pendant des siècles le berceau de l’Occident et ses alentours.

Field of Glory II ne se consacre qu’à ces batailles, qu’il simule en détail. Il offre un bon équilibre entre un jeu amusant et une simulation historique assez précise, mais pas trop non plus, afin que les parties ne soient pas trop compliquées ou ne durent pas des lustres. Il n’y a aussi quasi aucune réelle dimension stratégique telle qu’on la connait dans d’autres titres, et sommes toutes le jeu réussit très bien à modéliser deux choses.

D’une part l’aspect figurines sur un plateau de jeu virtuel. Donc de belles figurines de pixels sur un écran. En effet contrairement à Pike and Shot ou Sengoku Jidai, deux wargames sur le même principe et du même auteur, ici le nouveau jeune moteur 3D de Slitherine démontre à nouveau toute son efficacité. L’échelle des unités n’a pas changé, entre quelques centaines et quelques milliers de soldats par unités, mais la représentation de ces soldats est bien plus fine.

D’autre part, le système de jeu reflète plutôt très bien ce qui devait être une des fâcheuses réalités de l’époque, fâcheuse pour les généraux, c’est à dire que même les troupes les plus disciplinées une fois plongées dans le coeur d’une furieuse mêlée de fer et de sang, même les meilleures troupes étaient susceptibles de ne plus répondre aux ordres, et donc de se retrouver embarquées malgré elles dans une tempête chaotique capable de renverser les plans de bataille les mieux établis.

Gros plan sur deux armées, l’une romaine, l’autre celto-britannique, juste avant le début des combats. Il s’agit d’une bataille personnalisée sur le thème de l’invasion romaine de la Britannia. Bataille semi-aléatoire comme le jeu permet d’en créer facilement. En début de partie on peut choisir relativement librement son déploiement, et donc le ou les angles par où attaquer. Choisissez bien vos positions de départ, d’elles dépendent en bonne partie votre succès.
Vue de coté des deux camps. J’ai choisi de masser mes troupes sur le flanc gauche. L’essentiel des combats va se dérouler au centre au bord de la colline. Les points d’interrogation, par exemple celui en jaune au dessus des habitations, signale que des troupes peuvent être dissimulées.
Lors de cet essai, au niveau de difficulté 4 sur 6, l’idée était de prendre la colline face aux positions de départ de l’ennemi. En empêchant celui-ci de s’y installer, je pouvais dans certains cas bénéficier d’un bonus supplémentaire, du fait de l’avantage de la hauteur.
Les combats ont commencé depuis trois tours, et déjà la mêlée devient chaotique. Au début je parviens à repousser les celtes en bas de la colline et jusqu’au milieu de cette bataille, les romains ont eu un net avantage. Puis subitement, probablement à cause de différentes erreurs tactiques (entre autre une approche trop frontale des celtes) et d’un peu de malchance, les romains n’ayant pas l’avantage du nombre ont commencé à se faire repousser. Les celtes ont réussi à briser les lignes romaines, et cette bataille s’est achevée pour moi par une belle défaite.

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Depuis sa sortie le jeu a bénéficié d’une première petite mise à jour (importante pour les archers), une seconde est prévue prochainement.

Les scénarios conçus par des joueurs se téléchargent directement depuis le jeu. Voyez cette annonce pour une première sélection, puis consultez les forums.

Fiche sur Steam ; fiche chez l’éditeur

Points positifs et négatifs

  • Graphismes soignés donnant un très beau jeu de figurines sur un écran.
  • La simplicité de Battle Academy alliée à la richesse de Field of Glory.
  • Un contenu important offrant un très bon rapport qualité / prix.
  • Une bonne IA en solo, et un bon mode PBEM++ pour le multi.
  • Version française disponible
  • Pour un wargamer averti le jeu n’est pas très compliqué, mais pour les débutants sa prise en main pourrait être facilitée.
  • Certains aspects de l’interface sont très réussis, et donc pratique, d’autres moins.
  • La bande-son pourrait aussi être améliorée.
Notes
Multimédia
80 %
Interface
75 %
Gameplay
90 %
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field-of-glory-ii-eloge-de-la-guerre-antique-facon-cesar-academy<b>Multimédia</b> : la bande-son est dans l'ensemble assez limitée, mais suffit à occuper nos oreilles ; visuellement la modélisation des unités est très réussie, et les animations, même si elles sont un peu répétitives, ajoutent un coté vivant à ces figurines virtuelles.<br/> <b>Interface</b> : si en persévérant on s'y retrouve assez vite et qu'effectivement celle-ci a été un peu améliorée, par rapport aux précédents jeux similaires, la lecture de certaines informations n'est toutefois pas encore assez claire, d'autant plus pour les débutants.<br/> <b>Gameplay</b> : inévitablement toutes les batailles antiques finissent par se ressembler, mais néanmoins pour les amateurs et pour les connaisseurs, le jeu offre des parties pouvant s'avérer passionnantes. Le hasard a un rôle non négligeable mais une fois le système maîtrisé, la prise de bonnes décisions au bon moment est essentielle. Y compris quand il faut réagir à l'imprévu et au chaos qui s'installe sur le champ de bataille. Tour par tour aidant, on a le temps de bien réfléchir et analyser la situation.<br/><br/> Quant à l'avenir, désormais radieux, de cette série et du moteur de jeu, imaginez, imaginez juste quelques secondes si Slitherine adaptait son moteur, au hasard, au guerres napoléoniennes ou à Warhammer Fantasy... Sachant qu'il existe déjà une version des règles de Field of Glory pour la période napoléonienne, et qu'avec Sanctus Reach le moteur Archon a prouvé son efficacité pour gérer les batailles futuristes de Warhammer 40 000, on ne voit pas pourquoi cela n'arriverait pas un jour. Et quid du thème de la guerre de sécession, que ce moteur pourrait vraisemblablement aussi permettre de très bien aborder ?<br/>Cela nous amène à une question qui hante de nombreux joueurs depuis la nuit des temps vidéoludiques : pourquoi les éditeurs et développeurs de jeux ne font-ils pas plus ce que les joueurs attendent d'eux ? Mais je digresse, cela est un autre vaste, très vaste sujet, et pour aujourd'hui du moins, il faut se réjouir de la réussite qu'est Field of Glory II. Qui met à portée de tous le riche sujet sinon peu facilement abordable des simulations de batailles dans l'Antiquité.

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