Le récent War of the Austrian Succession est le sixième volet de la série Musket and Pike de Wargame design Studio. Recherche de qualité, système maîtrisé, thème original, que demander de plus ? Voyons aujourd’hui comment le jeu de WDS représente la bataille de Fontenoy, qui eut lieu le 11 mai 1745 dans les Pays-Bas alors autrichiens, dans une localité actuellement non loin de la frontière entre la Belgique et la France.
Rappel historique
La Guerre de Succession d’Autriche (1740-1748) a été un conflit majeur en Europe qui a impliqué de nombreuses puissances européennes. Elle a été déclenchée par la mort de l’empereur Charles VI de Habsbourg, qui n’avait pas de fils pour lui succéder. Sa fille, Marie-Thérèse, a hérité de ses terres, mais plusieurs souverains européens ont contesté cette succession.
Les principales puissances impliquées étaient la France, la Prusse, l’Espagne, la Bavière, la Saxe, et l’Autriche d’un côté, et la Grande-Bretagne, les Provinces-Unies, et la Russie de l’autre. Le conflit s’est étendu à travers l’Europe, touchant des régions comme la Bohême, la Bavière, l’Italie, et les Pays-Bas.
Le conflit s’est terminé par le Traité d’Aix-la-Chapelle en 1748, qui a restitué les territoires conquis et a permis à Marie-Thérèse de consolider son pouvoir.
Réalité ludique
Le jeu retrace les conflits qui ont éclaté après la mort de l’empereur Charles VI en 1740 et la succession contestée de sa fille, Marie-Thérèse. Il comprend 85 scénarios couvrant diverses situations, y compris un tutoriel solo et des versions spécialisées pour les parties tête-à-tête et contre l’IA, ces dernières étant comptabilisées comme des scénarios à part entière. Vous aurez ainsi deux scénarios sur la bataille de Fontenoy. Il faut aussi ajouter 43 scénarios supplémentaires dans l’aspect campagne.
Le terrain des principales zones de combat est fidèlement reconstitué ainsi que les ordres de batailles. Le graphisme est au standard de la série avec des possibilités de graphisme 3D pour les armées impliquées.
Les joueurs peuvent personnaliser les paramètres avec des éditeurs de campagne et de scénario.
Plusieurs options de jeu sont disponibles : parties contre l’IA, par courrier électronique (PBEM), ou en réseau local (LAN).
Le déroulement se fait par phases qui peuvent être dissociées ou non. Par défaut, le joueur déplacera et engagera l’adversaire à distance, pour ensuite régler les assauts. De même, le tir défensif peut-être automatique ou manuel. Bien entendu, plus les interactions du joueur sont nombreuses, plus nombreux seront les envois de fichiers.
Chaque tour représente 15 minutes et un hexagone couvrira 100 m réels.
Les belligérants vont former deux camps, celui des « Pragmatiques » et des « anti Pragmatiques ». Cet attribut bizarre provient du nom de la mesure, la Pragmatique Sanction, voulue par Charles VI pour régler les problèmes de successions. De son vivant, la majorité des états ont donné leur accord plus ou moins gracieusement. A sa mort, l’appât de gains territoriaux motivera une perte de mémoire chez certains comme la Prusse de Frédéric II qui déclenchera les hostilités.
Mise en pratique
Ne connaissant la bataille de Fontenoy que de nom, il me semblait plaisant de porter mon attention sur cette victoire française remportée par le Maréchal de Saxe. Deux scénarios lui sont consacrés, ils se différencient par leur durée.
J’ai choisi le plus court, 36 tours, qui décale la situation de quelques heures. Les deux scénarios sont conseillés à être joué par le camp « Pragmatique » contre l’IA. En effet, cette victoire était défensive, pas de grands mouvements, simplement des anglo-hollandais qui se sont écrasés sur les retranchements français. Je décide donc d’écraser ces félons de français qui ne respectent pas les accords.
La vision du champ de bataille dévoile une ligne française avec pléthore d’artillerie, protégées dans des redoutes. Au Nord, après la forêt, nous avons un espace découvert qui permettra de contourner ces défenses et les prendre à revers. Quelques unités de tirailleurs bloquent le chemin, mais rien d’insurmontable. Mes troupes à l’Est boivent le thé en attendant qu’on trouve un remplaçant à leur commandant mort lors des premiers échanges. Le Sud est tenu par des troupes néerlandaises de qualité moyennes.
Mon plan va donc être de déborder le dispositif ennemi par la droite, pendant que mon artillerie tâchera de museler son homologue. Les troupes au Sud s’avanceront au maximum en restant protégées par le relief des tirs adverses et se tenant prêt à intervenir au moindre signe de faiblesse.

Pendant deux heures, la situation ne va pas beaucoup évoluer.
La cavalerie française qui faisait du tourisme a été repoussée.
Deux brigades de cavalerie ont rejoint la brigade d’infanterie au Nord pour finir le nettoyage du bois.
Le reste se passe en échanges d’artillerie.
Toutefois, n’étant pas patient, je lance un assaut au Sud de Fontenoy.
Pour remédier au chaos, les autres unités néerlandaises sont envoyées à l’assaut, la situation ne bougeant pas pendant la prochaine heure.
Toutefois, toutes les troupes anglaises sont maintenant opérationnelles. Les mouvements sont difficiles.
Il est impossible de dépasser un nombre d’hommes par hexagones, ce qui fait que les unités sont les unes contre les autres.
Au Nord, n’arrivant pas à leur envoyer du soutien, les unités souffrent et fatiguent. La position retranchée française à l’Ouest de la forêt est un enfer. Elle est trop puissante pour être enlevée par la cavalerie, limitée par le terrain de surcroît, et mon infanterie est épuisée.
La suite du combat va être peu mobile. Si pendant un temps, j’avais la victoire mineure, celle-ci s’éloigne petit à petit. Contre toute attente, l’objectif au Nord est toujours en notre possession. Du côté de Fontenoy, on avance doucement avec des combats sanglants. Mais c’est entre Fontenoy et la forêt que mon armée ne passe pas. La position française est inexpugnable.
Pour renverser la situation, je décide de faire charger toute ma cavalerie de l’aile gauche peu sollicitée pour l’instant. L’idée est d’encercler les défenses françaises afin de les isoler.
L’encerclement a été une « Michel Ney à Waterloo » avec le même résultat, désastreux pour la cavalerie. Si l’objectif au Nord a été perdu, il a été repris étonnamment.
Le reste de la partie va être assez statique, tout le monde semble fatigué.
Mon résultat est un match nul, surtout pour votre serviteur dont le résultat illustre bien son piètre niveau. J’aurais dû m’emparer de la position centrale en planifiant correctement l’assaut. Pour cela, j’aurais dû abandonner l’aile gauche, ainsi éviter cette charge désastreuse, et faire glisser toutes les troupes vers la droite de manière à libérer des ressources pour faire taire cette batterie.
Épilogue
Ce titre ressemble comme deux gouttes d’eau aux précédents de la même série. Les graphismes en 3D ne sont pas à mon goût et peu lisibles. Toutefois il a le mérite d’être parmi les plus jouables et les plus abordables.
Nul besoin de se plonger dans les centaines de page du manuel, en anglais bien sûr, pour se lancer, du bon sens et un peu de jugeote suffisent, encore faut-il en avoir. Il permet surtout de découvrir des batailles peu représentées, même si elles sont connues au moins de nom.
Pour plus d’informations sur Musket & Pike – War of the Austrian Succession, voyez l’annonce suivante et cette page sur le site de Wargame Design Studio.































