Robert E. Lee

Alors que la guerre de sécession est à nouveau à l’honneur sur PC avec le futur prometteur Grand Tactician – The Civil War, voir cette brève, et sur tables avec le récent Roads to Gettysburg II, et que nous avions déjà indiqué un titre sur cette bataille justement… Je vous propose cette fois la lecture de la biographie que consacre Vincent Bernard au fameux Robert E. Lee. Son nom est évidemment associé à la confédération, au front de Virginie dont il est natif, à un talent certain et à des batailles très célèbres, ainsi qu’à la reddition finale d’Appomatox en 1865.

Or, on sait moins qu’il eut une vie assez longue avant le déclenchement de la guerre en 1861, puisqu’il est né en 1807 ! Issu d’une famille liée à la guerre d’indépendance américaine, et notamment, par son épouse à George Washington lui-même, il n’était pas inconnu avant ce déchirement total que connurent les États-Unis. Le grand mérite de ce livre est de le replacer dans ce contexte, dans cette époque fondamentale dans l’histoire de ce pays.

On le voit grandir dans une famille dont le père est absent, avant de rentrer à l’armée, vivre chichement dans cet instrument de temps de paix alors très réduit. Puis il exerce un commandement durant la guerre du Mexique, où il croise bon nombre de personnages comme son rival Grant, mais aussi Jefferson Davis, son futur chef en tant qu’unique président confédéré.

La paix revenue, il dirige un temps la prestigieuse école de West Point, dont il était lui-même sorti. On lui propose ensuite le commandement de l’armée de l’Union au moment de la Sécession, poste prestigieux, qu’il décline car son État, la Virginie, rejoint la confédération naissante et il décide de le suivre ! Cela en dit long sur la mentalité américaine de l’époque, parfois plus attachée à sa petite patrie qu’à un État fédéral encore peu puissant.

La suite est connue, et l’auteur la décrit très bien, sans rien cacher de ses faiblesses, de ses hésitations, de sa position ambiguë vis-à-vis de l’esclavage durant la guerre… Ni même de ses dernières années, une fois la paix revenue et où il retrouve un temps une fonction d’enseignement.

Au final, un ouvrage clair en français chez Perrin sur ce personnage légendaire, tout en mesure et synthétique : Lee ne fut ni un monstre sanguinaire, ni un saint et ses récupérations politiques sont souvent loin de ce qu’il a été. A lire en regard de la biographie de Grant, du même auteur.

 

  1. Un des meilleurs livres d’histoire que j’ai lu, vraiment passionnant. Et j’ai trouvé Lee fascinant.
    Mais je ne savais pas q’un livre sur Grant du même auteur existait. Il faut absolument que je le trouve.
    Merci.

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