Jeu de plateau adapté en début d’année pour l’iPad, Magnifico débarque cet hiver sur nos PC au prix modique de 5 euros grâce à Slitherine. Inspiré des créations du fameux et génial Léonard de Vinci, ce « petit jeu » nous promet tout de même quelques bons moments. Voyons de quoi il retourne…

Le principe

Est simple ! Les joueurs évoluent sur une carte en 2D bien lisible et présentant l’Europe, l’Asie, l’Allemagne ou l’Amérique, découpées en régions. Chacune fournit à son propriétaire des florins, la monnaie du jeu, et/ou des troupes. Le but est lui aussi assez évident : engranger suffisamment de points de victoire, tour après tour, pour l’emporter sur ses concurrents acharnés et ainsi dominer le 16ème siècle. Ceci dit, et heureusement, Magnifico – Da Vinci’s Art of War propose plusieurs moyens d’y parvenir, certains étant franchement originaux et sympathiques.

Tout d’abord, il est possible d’en gagner de manière assez conventionnelle : par la construction de villes d’un certain niveau dans vos provinces, ou selon des critères de puissance… Mais aussi en dépensant vos florins dans l’atelier de Léonard (j’y reviendrai) et en se montrant le plus prodigue de votre argent ! De quoi changer nos habitudes. En effet, chaque tour, des cartes offrant divers bonus sont mises aux enchères et le joueur ayant misé le plus d’argent peut choisir le premier celle qu’il veut. De plus, il reçoit le titre de « Magnifico » qui donne son nom au jeu. C’est plutôt bien pensé, et vu les points qu’il octroie (deux par tour à son détenteur), on ne peut en faire l’impasse… J’ai vu plusieurs parties être gagnées par des joueurs n’ayant pas lésiné dessus. Or, nous le verrons, l’argent sert à beaucoup d’autres choses.

Toutefois, sur toutes les parties que j’ai faites, j’ai constaté que ce système reléguait un peu au second plan le volet militaire (les combats étant gérés aux dés, modifiés par des bonus et malus divers). S’il est donc possible de recruter des troupes, notamment des chars et des avions inspirés des dessins et plans de de Vinci, et de les envoyer conquérir les provinces ennemies… L’adversaire IA le fera bien peu (du moins dans mon cas), dépensant ailleurs son argent et l’emportant avec les inventions et constructions, les défenses limitant d’ailleurs la faisabilité des invasions. Alors même que je m’emparais de nombreuses provinces peu défendues et investissait beaucoup d’argent, craignant des assauts… L’ennemi restait l’arme au pied et l’emportait toujours d’une autre façon. Vous voilà prévenus. En fait, le déploiement initial (un peu à la manière d’un Risk) est important, notamment s’il on est entouré de provinces riches…

1001 façons de dépenser ses florins

L’argent est primordial dans Magnifico : il sert à construire des troupes et des défenses, bien sûr… D’ailleurs, impossible d’acheter des chars et autres avions si la province ne dispose pas d’un château, nouvel élément à prendre en compte. Les fond dont dispose le joueur sont aussi utilisés pour occuper les provinces neutres (comme dans Risk déjà cité, il faut un minimum d’un fantassin par province), chaque joueur débutant avec une unique région sous son contrôle.

Notons également son intérêt pour attaquer celles des ennemis : aucune attaque n’est possible sans s’acquitter des 50 florins requis (le joueur en gagne 130 par tour au début, pour donner une idée). Gare, donc ! Il va falloir l’utiliser judicieusement si l’on veut mener plusieurs projets de front.

De plus, il faut prévoir d’en garder pour obtenir des cartes aux enchères tous les tours. Outre l’avantageux statut de Magnifico et ses points de victoire déjà cités, les améliorations obtenues se révèlent indispensable en cours de jeu… Et il faut d’ailleurs à nouveau payer pour les activer ! On citera les œuvres d’art, qui rapportent des points de victoire et des florins supplémentaires par tour (il y a bien sûr la Joconde) et divers bonus à vos unités. Loin d’être anecdotiques, en milieu-fin de partie, ces améliorations se révèlent quasiment indispensables pour avoir des chars fiables (leurs engrenages sont fragiles) ou détruire les défenses des châteaux adverses. Ou encore altérer positivement les lancers de dés. Bref, après quelques sessions de jeu on parvient à doser son capital.

Au final Magnifico ne réinvente pas le jeu de plateau sur PC ou tablettes, mais il remplit bien son office : lisible, facile à prendre en main, peu onéreux, permettant des parties courtes pour les amateurs de stratégie « light »… Sans oublier la bonne idée de mettre en jeu les inventions parfois très en avance sur leur temps de Léonard (et qui, bien sûr, ne virent pas réellement le jour). Pour ne rien gâcher, le jeu est en français.

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Début de partie. Le joueur central, durant son tour, a conquis les provinces adjacentes.
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Le positionnement du joueur rouge était avantageux. La carte se couvre de châteaux et villes parfaites.
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J’envoie 5 hommes à l’attaque de l’Utah. On ne peut en envoyer plus de 6 à la fois (plus 6 chars et 6 avions).
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Trois dés m’avantagent, un est en faveur de l’ennemi. Je vais perdre un fantassin.
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Carte de l’Europe. On ne joue pas un pays mais un camp représenté par une couleur.
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Le joueur rouge n’a jamais attaqué et s’est concentré sur les constructions et inventions, gagnant ainsi la partie.
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Carte de l’Asie. Magnifico est un jeu pour 3 à 5 joueurs.
  • Parties courtes et faciles d’accès.
  • Le « délire » autour des inventions de Léonard de Vinci.
  • Pas cher.
  • Redondant, il ne faut pas y jouer trop souvent.
  • Volet militaire finalement un peu en retrait.
Infos pratiques

Date de sortie : 2 décembre 2014 (sur PC – mars 2014 sur iOS, mai 2014 sur Android)

Éditeur / Studio : Matrix – Slitherine

Site officiel : fiche chez Matrix ; fiche chez Slitherine ; disponible sur Steam, sur iTunes ou sur Google Play.

Prix : 4,99 €

NDLR : Magnifico est l’adaptation informatique du jeu de plateau du même nom, paru en 2009-2010 chez Fantasy Flight Games, en France chez Asmodée et Dust Games.