Strategic Command WW1 vient de recevoir une nouvelle extension payante intitulée Empires in Turmoil, soit si vous préférez « Empires dans la tourmente ». Elle nous propose sept nouvelles campagnes, certaines des plus dépaysantes. En voici un exemple sur un thème quand même un peu connu, mais toutefois peu fréquent dans les jeux.
La première campagne se nomme « la Ligue balkanique » et couvre la première guerre balkanique d’octobre 1912 à juin 1913, soit 33 tours. Elle oppose une coalition composée de la Serbie, Bulgarie, Grèce et Monténégro à l’Empire ottoman.
La deuxième « l’alliance brisée » reste au même endroit avec la deuxième guerre balkanique, qui oppose la Bulgarie à ses anciens alliés de juin 1913 à septembre 1913, soit 23 tours.
La suivante, « la gloire d’Hindenburg » est encore plus courte, 16 tours, d’aout à septembre 1914. Elle simule les combats sur le front Est face aux Russes.
Ensuite, vient « le désastre en Mésopotamie » où en tant que Britannique vous avez 30 tours, décembre 1915 à juillet 1916, pour sauver les troupes assiégées du général Townshend. Si, comme moi, vous n’en aviez jamais entendu parler, le résultat historique a été rapidement oublié par nos amis outre-manche.
Il faut dire qu’à l’Ouest en juillet 1916, c’est le début de la « grande poussée » qu’aurait dû être la bataille de la Somme où pendant 28 tours, de juillet à novembre 1916, les forces franco britanniques chercheront à percer le front allemand.
Et pour finir, la guerre civile à « l’ombre des Tzars » qui justifie peut-être à elle seule l’achat de cette extension. Il s’agit de la campagne la plus importante avec 59 tours de janvier 1919 à décembre 1921.
Alors, pour ceux qui suivent, le titre est étonnant, et qui savent compter, cela ne fait que six. En effet, nous allons aujourd’hui nous intéresser au scénario « le Lion d’Afrique ». Déjà, fini l’appellation pompeuse de campagne, car comme dans l’extension Wars in the Americas pour la version American Civil War de Strategic Command (voir cet article), « Shadow of the Tsars » est la seule véritable campagne.
Nous sommes donc le 05 mars 1916 et nous avons 50 tours, novembre 1918, pour expulser définitivement les allemands d’Afrique de l’Est, ou pas suivant le camp. Dans la réalité, les troupes allemandes composées principalement de troupes autochtones vont réussir à balader les forces anglaises jusqu’à la fin de la guerre. Le colonel, puis général Paul von Lettow-Vorbeck obtiendra ainsi le surnom de « blanc qui peut tout » de la part de ses troupes. Il mènera une guérilla associée à de véritables batailles, résistant avec 18000 hommes aux 300000 soldats alliés.






Lançant le scénario, le camp marqué est celui des Alliés et cela me va très bien. En effet, je ne pense pas que la faiblesse des moyens allemands soit très intéressante à jouer.
Le théâtre d’opération est étendu. Il représente prés d’un million de kilomètres carrés, limité à l’ouest par les Grands Lacs et à l’Est par l’océan indien. Mes forces sont composées de trois nations différentes ayant chacune son propre arbre de recherche et ses propres ressources. Ce seront les seuls facteurs « stratégiques » qui resteront. Les unités sont de la taille du régiment et au mieux de la brigade. Au début, le Portugal est neutre, mais les allemands ont la bonne idée de rapidement lui déclarer la guerre. La première recherche que je développe sera axée sur l’amélioration de l’infanterie. La suivante sera l’arrivée de porteurs, les infrastructures étant tellement peu développées qu’elle s’avère essentielle pour les déplacements. Ensuite, seul l’Empire britannique pourra réellement se permettre d’investir dans le reste.
Mon plan de bataille est simple, aller au contact le plus vite possible, s’emparer rapidement de localités, dans le double but de gagner des points de production tout en réduisant ceux de l’adversaire. Comme la vitesse est essentielle, je vais éviter les combats d’usure et préférer encercler les unités adverses et continuer la progression. Cette stratégie va donc réduire les points de production allemand, tout en lui faisant dépenser en pure perte dans des unités condamnées à moyen terme. Le moins que l’on puisse dire est que cela fonctionne, au point que des les premiers tours l’unité quartier général de von Lettow-Vorbeck est encerclée et détruite.
La réussite de cette offensive au Nord-Est a toutefois un raté de taille. J’ai laissé sans défense la zone voisine et les allemands en ont profité pour avancer et menacer Nairobi. Je vais devoir envoyer en urgence une unité de cavalerie et une unité d’infanterie. Elles seront rejointes par les unités en renfort qui arrivent directement sur place. Ainsi, comme Montgomery qui devait prendre Caen le jour J, j’ai fait exprès de laisser cette possibilité pour que l’adversaire s’y engouffre et soit plus facilement détruit. Suivant la considération que vous avez du maréchal britannique, vous prendrez cette comparaison au degré de votre choix. Si certains secteurs, belges par exemple, s’avèrent plus tendu, rapidement la partie va ressembler à une opération de « recherches et destructions ». La puissance alliée va tout écraser grâce à sa supériorité numérique et à l’utilisation de l’artillerie pour s’emparer des villes « importantes ». La mobilisation de cavalerie afin de dévoiler rapidement les zones sombres permettra de n’oublier personne. Le bilan sera sans appel, en novembre 1916, la campagne pour l’Afrique de l’Est est terminée.
Au final, on peut dire que le scénario est plaisant. J’avais un a priori négatif concernant les conditions de victoire : la peur de devoir examiner chaque recoin de la carte pour dévoiler la présence d’une unité allemande. En fait, avec le changement de ton des hexagones, cela ne peut guère se produire. Le côté positif est bien entendu de découvrir ou de redécouvrir pour ceux qui ont joué à Heia Safari de SGS, une guerre oubliée sur un continent peu représenté. Mais la faiblesse des effectifs engagés, sauf chez les alliés, et la stratégie de guérilla ne me semblent pas conformes à ce type de simulation. Ainsi, la tactique allemande de base était de refuser le combat face à un adversaire supérieur, cas le plus courant, pour ensuite l’attaquer par surprise. Ici, elle est impossible à réaliser.



Pour plus d’informations sur Strategic Command: World War I – Empires in Turmoil, voyez cette page sur Steam ou cette fiche chez l’éditeur.
Si vous ne connaissez pas sur le même thème que ce scénario SGS Heia Safari, voyez notre aperçu.






