Retour sur Endless Space, 4X développé par les français de Amplitude Studios et sorti l’été 2012. Une bonne année après qu’en est-il de ce qui fut, dans son genre, l’une des agréables surprises de l’année dernière. En effet différents patchs, DLC gratuits et une récente extension, Disharmony, ont nettement étoffé le jeu depuis ses débuts.
Univers et gameplay
Endless Space est un 4X (eXploration, eXpansion, eXploitation et eXtermination) en tour par tour dans la veine de Master Of Orion 2, Swords Of The Star ou Distant Worlds (voir à ce sujet cet article). Il emprunte beaucoup à ses prédécesseurs mais arrive-t-il pour autant à se démarquer ?
Le jeu se situe dans un univers de science-fiction anciennement peuplé par les Endless, une civilisation avancée qui a laissé derrière elle “la Brume”, sorte de matériel au propriété quasi magique et passe-partout. Le background d’Endless Space est fourni et varié, et j’invite les intéressés à parcourir le très bon wiki sur endlessspace.wikia.com/wiki/Endless_Space_Wiki pour découvrir le contexte du jeu. Il n’est en aucun cas nécessaire de le connaitre pour pouvoir jouer.
Les habitués des 4X ne seront pas dépaysés, Endless Space respecte la formule éprouvée du genre et reste de facture classique. Le jeu se déroule donc en tour par tour, chaque tour permettant au joueur de lancer ses éclaireurs vers l’inconnu, manager ses flottes de guerre, développer son empire, rechercher de nouvelles technologies, produire des vaisseaux, etc. Cela pendant quelque centaines de tours, si vous survivez aux pirates et autres races peuplant l’univers.
Tout étant configurable à souhait, de la taille de l’univers au nombre de joueurs en passant par le type de victoire disponible , une partie ne ressemblera relativement jamais à une autre. Il existe d’ailleurs 8 types de galaxies (spirale, disque, ovoïde, …) et elles peuvent contenir de 16 à 80 systèmes, eux-même abritant plusieurs planètes. L’échelle de jeu n’est pas énorme mais du fait que l’on contrôle le nombre de joueurs, on ne se retrouvera pas non plus à l’étroit.
En parlant de type de victoire, il en existe 8 : militaire, territoriale, scientifique, économique, diplomatique, par suprématie, par merveilles et au score. Du type de victoire recherché découlera donc le type de partie : agressive pour une victoire militaire ou territoriale, diplomatique pour une économique ou scientifique, et ainsi de suite.
Les factions
A sa sortie le jeu proposait huit races. Trois ont été rajoutées :
- les Sheredins, à l’origine inclus dans une édition spéciale
- les Automatons, ajoutés par le DLC gratuit The Rise of the Automatons
- L’Harmonie, des entités cristallines, inclus avec l’extension Disharmony
Chaque faction possède des attributs, qualités ou défauts faisant en sorte que le choix de la race déterminera de quelle manière le joueur pourra gagner la partie.
Le joueur peut également créer sa propre faction, avec ses propres traits, affinités et background. Ainsi chacun pourra expérimenter avec les options et créer sa race personnalisée à souhait, pour le meilleur ou pour le pire. Il m’est arrivé de créer des races totalement hors sujet comparé à mes ennemis, mais cela fait partie du plaisir de jeu !
Technologie et Gestion
L’arbre technologique est assez fourni et est divisé en quatre sections : guerre, exploration, diplomatie et science. Ces différentes voies de recherches permettent de débloquer de nouveaux vaisseaux, armes, ressources ou capacités. Elles sont assez variées mais manquent d’originalité, il n’existe par exemple que trois types d’armes : cinétique, laser, missiles.
On aurait aimé que les développeurs laissent plus courir leur imagination, surtout vu la liberté qu’offre le contexte de la science-fiction : où sont les planètes destructrices de monde, les armes biologiques style xénomorphe, les limaces de l’espace, les spaces marines en exo-armure, la capacité de faire apparaitre un trou noir au milieu de la flotte ennemie, … ? Non, on pourra juste améliorer tel missile ou permettre la colonisation d’une planète de glace.
Le joueur doit également gérer son empire, tâche rendue aisée grâce aux multiples écrans proposés par le jeu. On naviguera aisément de sa liste de flottes à un système solaire particulier, pour aller jusqu’à une planète isolée puis revenir à la vue générale de la galaxie. Les informations sont présentées de façon claires et simples, le nouveau venu dans le genre ne sera donc pas perdu.
Sur chaque système et planète des constructions ou améliorations sont possibles, il faudra donc tirer avantages des caractéristiques favorables ou non de telle planète pour la spécialiser, par exemple en monde industriel ou touristique. Les planètes sont variées et leurs caractéristiques et anomalies sont représentées graphiquement.
Pour l’aider dans la gestion de son empire le joueur pourra embaucher des héros. Ces héros apparaissent tous les 50 tours et possèdent diverses qualités qui en feront des gouverneurs de systèmes planétaires ou des amiraux pour vos flottes. Ils progressent, passent des niveaux à la façon d’un jeu de rôle et acquièrent de nouvelles compétences.
Seul petit problème, les races des héros sont aléatoires. On peut donc se retrouver dans la situation étrange de jouer une faction de robot-insectes destructeurs d’univers et d’avoir comme gouverneur planétaires de gentils aliens à la E.T.
Diplomatie et combats
Du côté diplomatique le jeu pêche un peu. Il faut par exemple rechercher la capacité de proposer un cessez-le feu (!) et l’IA passe d’un gentil voisin qui vous offrira des poireaux de son jardin durant un tour à votre pire ennemi au tour suivant. On peut proposer des accords commerciaux ou militaires (après recherche, encore une fois) mais le jeu n’offre sur ce plan pas beaucoup de profondeur, ce qui pénalise un peu les races axées sur la diplomatie.
Le combat dans Endless Space est pour le moins particulier : il est divisé en trois phases, chacune permettant au joueur et à son adversaire de jouer une carte qui représente une action et influencera le cours de la bataille, un peu à la pierre-feuille-ciseau.
Le résultat est présenté sous forme de cinématiques, très belles mais un peu répétitives à la longue. Un combat peut-être heureusement zappé et l’issue connue rapidement. Ce système ne plaira pas à tous, tant le manque d’interaction se fait sentir. Mais l’extension Disharmony améliore ce volet important du jeu, comme nous le verrons plus bas.
Pour combattre sont proposés plusieurs classes de vaisseaux, dont on pourra modifier les armes, boucliers ou leur rajouter quelques modules par le biais de l’écran de personnalisation. Pratique si vous remarquez par exemple que l’ennemi utilise en masse des missiles, vous pourrez concevoir des destroyers munis de flaks. Le principe est amusant mais encore une fois manque de profondeur, surtout comparé à côté de l’outil de création de vaisseaux de Star Ruler ou à celui de Sword of the Stars (tout deux aussi sur Steam) qui lui permet de vraiment tout configurer et de réellement créer ses propres vaisseaux.
Exemple de combat.
Graphisme et son
De ce côté là, rien a redire. Le jeu est vraiment très beau, les musiques sont agréables et relaxantes. Les cinématiques lors de la résolution des batailles sont parfois à couper le souffle, les actions des cartes ainsi que les customisations des vaisseaux étant représentées visuellement, comme par exemple l’apparition d’un bouclier énergétique ou les tirs de la Flak anti-missiles. L’explosion d’un croiseur envoie une onde de choc visible sur l’écran, les chasseurs virevoltent dans le vide sidéral … Bref, on dirait presque du Star Wars.
L’interface quant à elle s’avère très ergonomique. L’information est facilement trouvable, les icones sont clairs et représentent bien le sujet, ce qui est plaisant quand on est à la tête d’un empire de plusieurs dizaine de systèmes ou que l’on recherche dans l’arbre scientifique une technologie particulière.
De nombreuses évolutions
Le moins que l’on puisse dire c’est que les développeurs d’Amplitude Studios peaufine Endless Space. Depuis sa sortie, quatre petits DLC (Virtual Awakening, Light of Polaris, Echoes of the Endless et Rise of the Automatons) ont été offerts gratuitement, DLC qui ont ajouté une nouvelle race, des héros supplémentaires, de nouvelles technologies, diverses améliorations ou encore des évènements aléatoires qui rendent la galaxie plus vivante.
Est également sorti cet été une extension payante, Disharmony, qui ajoute elle un contenu conséquent :
– Une nouvelle faction, l’Harmonie, quand même un peu faible selon certains.
– De nouvelles unités, les chasseurs et bombardiers, qui pimentent les combats et rendent l’ambiance encore plus cinématographique.
– Des options d’ordre de ciblage (tous sur le premier vaisseau ennemi, sur le plus faible, etc.) et de formations, qui elles aussi approfondissent les batailles.
– Une IA améliorée, de nouveaux héros, des mécanismes d’invasions, etc.
Disharmony est à mon sens indispensable pour profiter des combats, qui avaient des lacunes dans le jeu de base du fait du manque d’intervention du joueur.
A noter enfin que la gestion des modifications est aussi bien intégrée, et que certains mods semblent prometteurs ! Renseignez-vous sur www.moddb.com/games/endless-space/mods.
Pour conclure
C’est presque ça. C’est ce que l’on a envie de se dire après avoir joué à Endless Space. Car si il est très proche de rejoindre Master of Orion 2 ou Galactic Civilization 2 au firmament des 4X spatiaux, il lui manque quand même un grain de folie et un peu de profondeur pour y arriver. Autant les graphismes et l’ergonomie sont parfaites, autant les combats manquent un peu de variété et les technologies d’originalité. Mais l’extension Disharmony est sur la bonne voie en donnant au joueur plus d’options lors des combats. Même si le système de pierre-feuille-ciseau qui fait partie intégrante du jeu ne plaira pas à tous.
L’IA a ses lacunes côtés diplomatie mais vous donnera quand même du fil à retordre, et a été encore améliorée avec l’extension. Endless Space, qui est aussi jouable en multijoueurs, n’est pas un mauvais jeu, bien au contraire, il est même parfaitement adapté pour qui cherche à découvrir le genre du 4X avant de s’essayer à des jeux plus poussés comme Distant Worlds. Ou pour qui veut assister à des batailles spectaculaires en écoutant de la musique zen, pour conquérir l’univers sans que ce ne soit trop un casse-tête.
- Graphismes magnifiques.
- Interface ergonomique.
- Parties très customisables.
- Prix pas excessif.
- Manque de profondeur et d’originalité.
- L’IA est parfois surprenante dans sa diplomatie.
Date de sortie : juillet 2012 pour le jeu de base, juin 2013 pour l’extension Dysharmony.
Le jeu est disponible sur Steam pour : 30 € pour le jeu de base, 35 € pour le jeu de base + l’extension, ou 10 € pour l’extension seule.
Éditeur / Studio : Amplitude Studios
Site officiel : endless-space.amplitude-studios.com
Configuration requise : OS:Windows XP SP3 / Vista / 7 – Processor:Core 2 Duo Processor or Equivalent – Memory:2 GB RAM – Graphics:256 MB DX9 Compliant – DirectX®:9.0c – Hard Drive:2 GB HD space – Sound:DirectX 9 Compatible Audio
Je l’ai acheté sur un coup de tête et je me suis vite ennuyé. Faut croire que c’est pas trop mon genre de 4x
La cinematique est belle mais on dirait que les combats se font sous valium, ca manque singulierement de punch. Apres ca serait dommage de s arrêter au seul defaut apparent du jeu, le reste a l air positif.
Ca s’améliore un peu vers le endgame mais c’est vrai qu’ils se sont axés sur des combats un peu lents et aériens.
Je l’ai également testé mais comme Li-An, je me suis ennuyé même si il n’est pas mauvais. Je préfère de loin Distant Worlds (mais qui revient très chers avec tous ses add-on pour un jeu optimal)