Ce mois-ci, Slitherine nous surprend en diffusant un jeu de Black Lab Games, un jeu tactique de combats spatiaux, évidement, il me fut impossible de ne pas l’ajouter à ma ludothèque Steam. Si comme moi vous êtes plus qu’amateurs de batailles spatiales, découvrons ici ce wargame original.

Parmi tous les jeux de stratégie spatiaux, on peut distinguer deux variantes. Les jeux de stratégie temps réel, un concept connu depuis Dune II mais transposé à l’espace, dont le plus célèbre est Homeworld, et les 4X, qui foisonnent ces dernières années.

En tant que lecteur assidus de romans Space Opera (pensez Honor Harrington, Starfire, la flotte perdue etc …), aucun de ces deux types de jeux ne m’ont jamais fait sentir être un amiral d’une flotte, planifiant des manœuvres complexes et coordonnant les frappes de mes navires dans un environnement en 3D.

On peut bien sûr me rétorquer que les parties tactiques de certains 4X font la part belle à la manœuvre et à la tactique (je pense par exemple à Starships Unlimited ou encore Space Empires), mais globalement, un 4X se concentrant plus sur la partie stratégique, c’est celle-ci qui détermine la victoire ou la défaite.

Un jeu tactique (donc sans gestion de « base » ou de ressources) se concentrant sur la manœuvre d’une flotte, à part le vénérable Nexus : The Jupiter Incident, le genre est assez peu représenté.

C’est pour cela que je voyais arriver ce Star Hammer – Tthe Vanguard Prophecy d’un œil curieux.

Premier Contact

Star Hammer vous place donc dans le fauteuil de Valeron Dyce, commandant d’un partie de la flotte spatiale Coloniale de défense de Novus aux prises avec les Nautilids, un ennemi ancestral (au sens propre pour la pauvre Valeron). Une flottille de navires dans un gameplay au tour par tour à résolution simultanée.

Chaque tour est en effet découpé en une phase d’ordre durant laquelle le joueur planifie le déplacement de chaque vaisseau en, « cliquant-tirant » une silhouette de ce dernier montrant sa position finale à l’issue du tour.

Il est également possible de modifier la répartition d’énergie entre les moteurs, les cibles prioritaires, les armes et les boucliers, voire de varier l’équilibrage des boucliers sur six côtés (proue, poupe, bâbord, tribord, haut et bas), car oui, le terrain de jeu est en trois dimensions. Vous pouvez donc vous écrier « Toute la puissance sur l’écran de protection avant ! », ce qui, avouons-le, est notre rêve à tous.

Le jeu gère les six degrés de liberté et chaque navire peut être envoyé plus « haut » ou « bas » pour tenter d’attaquer les points les plus faibles des vaisseaux ennemis. Ce système, certes bienvenu, est un peu artificiel, le champ de bataille se divisant en plusieurs « étages » certes invisibles, mais facilement reconnaissables.

Une fois vos ordres donnés, le jeu fera progresser la bataille de quelques secondes en temps réel pausable avec la possibilité de faire un « retour arrière » et donc d’analyser finement les résultats de votre tactique, un peu à la façon d’un Combat Mission.

Chaque scénario se déroule ainsi, certaines actions déclenchant d’autre évènements ou dialogues et faisant progresser l’histoire.

Pour chaque vaisseau de la flotte, les armements sont listés avec leurs effets et leurs arcs de tir. Les diverses armes ont des effets et des usages variés.

Certains vaisseaux disposent aussi d’armes spéciales à usage limité (missiles, etc.) pouvant renverser l’issue d’une bataille.

Le parc de navires disponibles et assez large, découpés en six classes, des légers raiders aux monstrueux Dreadnoughts.

Star Hammer - Test
Chaque arme est précisément décrite.
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Chaque navire peut voir sa répartition d’énergie finement ajustée .
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La campagne permet de faire évoluer les officiers de la flotte.
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La phase de planification permet de préparer précisément le déplacement des vaisseaux.
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La plupart des armes ne couvrent pas l’arc arrière.

Des missions comme s’il en pleuvait

Star Hammer se compose d’une campagne découpée en mission scriptées (plus de 60 ! toutes ne seront pas à jouer dans chaque campagne cependant). Un point intéressant est que selon la façon de jouer et de traiter les cibles, une jauge « offensif-défensif » progressera durant la campagne, ce qui donnera au joueur certains bonus. De plus, cette jauge (War Scale) influe aussi sur le déroulement de l’histoire, déclenchant certains évènements. Par exemple, jouer prudemment en usant d’armes à longue portée vous obtiendra le support de l’amirauté.

Entre chaque mission, le personnel de passerelle peut se voir attribuer des points de progression pour débloquer bonus et autres compétences afin d’aider à la progressions dans les futures missions. Il est également possible d’utiliser des points de renforts pour appeler d’autres navires, mais vous aurez toujours une limite de commandement limitant le nombre de vaisseaux disponible pour chaque mission. Attention car comme les pertes sont enregistrées, pensez à garder une réserve ! Fait amusant, les relations entre les membres d’équipage auront aussi un impact sur leur développement.

Certains dilemmes vous seront également proposés, de choisir telle ou telle voie lors de la campagne, ce qui influera aussi sur la War Scale, sur vos relations avec les PNJ et sur les futures missions. En bref, Star Hammer se voit saupoudré d’une bonne dose de Roleplay, ce qui est toujours bon dans ce type de jeu, qui pourrait sinon rapidement devenir trop impersonnel.

Au cours de la campagne, vous affronterez les Nautilids, sortes de monstres marins de l’espace, mais aussi pirates et autre rebelles humains. Les Nautilids offrent un défi intéressant, mais j’ai pour ma part préféré affronter les vaisseaux plus classiques.

Un mode escarmouche est aussi disponible permettant de créer vos propres affrontement, de rejouer certaines missions passées ou de créer une bataille aléatoire. Gageons que le Steam Workshop permettra l’échange de missions, voire de campagnes (soyons fous).

Sympathique mais peut mieux faire

Au chapitre des regrets, il est à noter que bien que Star Hammer ne soit pas laid, il reste d’un point de vue visuel assez « brouillon ». Notamment les effets des tirs et autres explosions qui semblent d’un autre âge, bien que selon moi cet aspect ne soit pas crucial dans un jeu de ce type. Ce qui est plus gênant, c’est la médiocrité des illustrations, en particulier des personnages lors des dialogues. Je n’arrive pas du tout à m’identifier à mon avatar dans Star Hammer, et les autres protagonistes sont tout aussi mal dessinés. Passons.

Dernier regret majeur, l’absence de mode multijoueurs. Avec un gameplay Wego tel que celui-ci, ce jeu s’y prêterait pourtant admirablement. Aucun mot des développeurs là-dessus.

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La silhouette du navire devient rouge si le déplacement prévu engendrerait une collision.
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Les bouclier couvrent les six degrés de liberté.
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Les effets visuels des explosions n’ont rien de spectaculaires.
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Les Nautilids sont des sortes de monstres marins mais dans l’espace.
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L’éditeur de scénario permet de jouer les batailles de votre choix.
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Les Dreadnaughts sont des monstres de combat.
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Globalement les graphismes sont assez moyens et les illustrations des personnages sont loin d’être formidables.
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Les raiders permettent de combattre autre chose que des Nautilids.

En conclusion

Si vous aimez les jeux spatiaux et préférez vous focaliser sur le commandement d’une flotte plutôt que sur la gestion des ressources d’un empire, Star Hammer – The Vanguard Prophecy est le seul jeu récent de ce type. Si par contre vous recherchez un jeu de stratégie plus classique, les nombreux 4X de ces derniers mois vous tendent toujours les bras. A vous de voir si vous avez plutôt l’âme d’un empereur ou celle d’un amiral.

  • Enfin un jeu de batailles spatiales tactiques en tour par tour !
  • Manœuvres des vaisseaux, gestion de l’énergie, trois dimensions.
  • Un scénario prenant, une histoire intéressante.
  • Une campagne dynamique, vos choix ont des conséquences !
  • Graphismes passables et illustrations très en dessous de la moyenne.
  • Pas de mode multijoueurs.
Infos pratiques

Date de sortie : 4 juin 2015

Studio – Éditeur : Black Lab Games / Matrix – Slitherine

Site officiel : fiche chez Matrixfiche sur Steam

Prix :  18,99 € (en téléchargement).

Disponible sur Mac et PC.

1 commentaire

  1. Une seule question/suggestion : Bridge commander ? Pas vraiment le même type de jeu mais d’après les desiderata formulés en début d’article, c’est le titre qui me vient immédiatement à l’esprit. Sachant que tu es fan de Startrek… :) Bien entendu, aucune comparaison entre ces deux titres, en revanche et bien qu’en temps réel pausable, Sin of a solar empire est-il menacé par cette nouveauté (les deux risquent-ils d’entrer en compétition) ? L’échelle de jeu semble ici également proposer des batailles épiques.

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