Disponible depuis le 17 juin dernier, le DLC Charters of Commerce proposé pour l’excellent Victoria III ne revient pas cette fois sur un groupe de pays en particulier, mais sur des mécaniques générales liées au commerce, à la production et à la diplomatie. Je ne m’attendais pas forcément à ce que ces aspects-là soient revus en priorité, mais c’est quand même avec plaisir que je me suis lancé dans la découverte des contenus mis à notre disposition.

 

Compagnies et monopoles

Le gros de l’extension revient sur les compagnies de commerce et leur gestion. Apparues assez récemment dans le jeu, elles prennent là plus de corps et de consistance, recevant par exemple du joueur la possibilité de construire des usines, d’assurer le monopole du commerce d’un bien ou d’obtenir des droits à la colonisation d’une région. Ces nouveautés sont appréciables et assez réalistes. Entre cela et le système de constructions privées déjà existantes, cela rappelle que l’État du XIXe siècle n’est pas omnipotent et que l’imbrication entre privé et public reste grande, au moins jusqu’à 1945. En bref, le joueur ne peut pas tout contrôler et c’est tant mieux.

Il faut d’ailleurs revenir plus longuement sur les grandes compagnies de commerce. Malgré leur nom, elles s’occupaient aussi de diplomatie, de guerre, de production. Souvent associées à l’époque moderne, elles avaient avant 1789 des pouvoirs immenses sur les territoires d’outre-mer qu’elles administraient, l’État de l’époque étant incapable de tout gérer. Il ne faut pourtant pas oublier qu’elles sont une réalité qui perdure bien au-delà de la Révolution française. Nous avions par exemple pu parler récemment du contenu centré sur l’Inde, en grande partie gérée par la vénérable East India Company, jusqu’à la moitié des années 1850, ce que le jeu modélise.

 

Victoria 3: Charters of Commerce
1/ L’interface de rédaction d’un traité, avec les options et les chances qu’il aboutisse. Peut-être pourrait-on intégrer la notion de négociations entre diplomates ?
Victoria 3: Charters of Commerce
2/ Il reste possible d’améliorer ses relations comme avant. La liste des traités apparaît dans le menu déroulant à droite de l’écran, ce qui est bien pratique.
Victoria 3: Charters of Commerce
3/ Les compagnies peuvent faire partie intégrante des traités, c’est une bonne chose.

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Pour plus d’informations sur Victoria 3: Charters of Commerce, voyez cette fiche sur Steam. En guise de lecture pour accompagner une partie, on peut conseiller ce livre, surtout pour l’époque moderne : Les Compagnies des Indes orientales, par Philippe Haudrère, aux éditions Desjonquères.

Notes
Multimédia
80 %
Interface
80 %
Gameplay
75 %
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victoria-iii-charters-of-commerce-compagnies-monopoles-main-invisible-et-diplomatie<b>Multimédia</b> : le thème du commerce et de la diplomatie est réussi et colle bien au jeu.<br /> <b>Interface</b> : aucun problème pour rédiger ses traités et accéder au marché mondial. On visualise bien le nouveau et l’ancien.<br /> <b>Gameplay</b> : le contenu est bon, mais pas toujours très précis. Les compagnies sont-elles de simples bonus ou des États dans l’État ? Il faudrait plus de distinctions. <br /><br /> En l’état, il s’agit déjà d’un contenu appréciable, qui permettra de lancer de nouvelles parties avec un plaisir renouvelé. Toutefois, plus de synergie entre les trois volets revus aurait permis d’aller plus loin et de mieux coller à la réalité historique.

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