Réalisée avec la version 1.1.2 « Earl Grey », cette partie de Victoria III dont le récit est aujourd’hui proposé, souhaite tenter de rétablir la puissance de l’Empire Ottoman, en déclin à la date où commence le jeu (1836).
Coincé entre les puissances russe et autrichienne et les velléités d’indépendance des provinces non-turques, sa position est fragile. De plus, ce sultanat accuse un retard économique certain et sa bureaucratie est défaillante en ce début de XIXe siècle. Les impôts rentrent mal, l’armée est mal entraînée et la marine d’un autre âge. Pour finir, la législation est peu avancée et le séparatisme promet de belles sueurs froides !
Ceci dit, l’Empire Ottoman ne manque pas d’atouts. Il peut aussi s’étendre dans toutes les directions si l’on parvient à en enrayer le déclin. Il est également en capacité de s’ouvrir aux innovations européennes et le joueur peut réaliser l’ère des réformes, les « Tanzimat ». C’est ce qui va être essayé ici même. Enfin, il est possible de jouer des divisions des puissances pour tirer son épingle du jeu.
Mon premier défi sera de ramener l’Égypte rebelle dans le giron turc, sécuriser mes flancs en Arabie, tout en gardant une position de prudence extrême vis-à-vis de Moscou et de Vienne, pour éviter des guerres désastreuses. Ensuite, tout est permis…
Captures d’écran 1 à 5
Ma position initiale est très défavorable. L’Empire Ottoman est certes une puissance qui compte encore, mais elle a été surnommée par le tsar de Russie Nicolas Ier, « l’homme malade de l’Europe ». Les grandes puissances se partagent sur son sort, entre volonté de le démembrer et de le maintenir comme équilibre, suivant les pays et les époques. Dans les deux cas, ce ne sont pas des visions positives.
Pourtant, si la Grèce est devenue indépendante peu de temps avant le début du jeu, le sultanat turc garde une belle assise dans les Balkans. De plus, hormis la Turquie proprement dite, une partie du Caucase et du monde arabe reste sous sa domination. Hélas pour lui, le vice-roi d’Égypte s’est rebellé contre le sultan et s’est emparé de la Syrie et de la Palestine en 1831. En outre, comme rappelé en introduction, la structure économique, militaire et politique de la Turquie est très en retard sur les puissances européennes quand débute ma partie.
Mes premières priorités sont de réussir les réformes indiquées dans mon journal de bord : reprendre les provinces passées sous contrôle égyptien, moderniser l’armée, l’éducation et la bureaucratie pour assainir les finances et débuter un développement. Après une augmentation salutaire des impôts, je décide de grossir les réserves d’or de l’État tout en commençant quelques constructions lucratives (extensions des mines notamment). Il me faut quand même réprimer les révoltes dans les Balkans pour m’assurer mes arrières pendant que je règle le compte au rebelle du Caire.
La guerre est rapidement lancée et se déroule sans grand incident, les puissances bougeant encore assez peu en début de partie (elles n’ont pas assez d’intérêts dans la région). Ce conflit me permet de reprendre le contrôle d’une bonne partie du Levant, ce qui augure du meilleur pour la suite.
À cette date, le pays est encore un sultanat très autoritaire, sans droit de vote, qui pratique l’esclavage et se réfugie dans un système économique traditionnel. Impossible de tout réformer d’une seule traite car les groupes d’intérêt puissants comme les propriétaires terriens refusent l’évolution. Il me faut déjà une meilleure assisse financière, et calmer les divers séparatismes, puis progresser par étapes. C’est ce à quoi je m’attelle durant les années 1836-1846, non sans succès. Je commence par réformer le système militaire et développer ma base productive.
Captures d’écran 6 à 10
Mes finances s’étant améliorées, je décide d’unifier la péninsule arabique sous ma bannière. Les divers États qui la composent sont divisés, peu riches, mais me permettront de sécuriser ce flanc sud et seront peut-être la base de nouvelles conquêtes. Leurs effectifs militaires sont faibles, ce qui permet aussi de s’agrandir sans grandes difficultés, du moins sur le papier.
Un coup diplomatique pour s’emparer du Hail et du Nedjd est tenté en 1846. Je constate rapidement et avec déplaisir que je ne devrai pas qu’affronter les armées squelettiques de ces États, mais aussi que le Royaume-Uni, fidèle à sa volonté de maintien des équilibres, les soutient. Je décide quand même de tenter l’aventure et de passer outre (on peut toujours renoncer avant le début des hostilités).
Toutefois, la guerre est plus longue que prévue : les Britanniques débarquent des troupes pour aider le Nedjd, ce qui prolonge les difficultés de quelques mois. Mes troupes se révèlent quand même supérieures en qualité et en nombre et les sultanats rétifs à la férule turque sont annexés en 1847. La guerre se poursuit avec Londres seule, mais ne tourne pas à son avantage. Je débarque sans coup férir dans ses colonies de Maurétanie et je compte sur l’usure, bien plus grande qu’en Turquie, pour l’emporter, ce qui est finalement le cas après quelques mois supplémentaires.
En 1850, j’ai donc repris le contrôle d’importants territoires comme me suis étendu de manière satisfaisante, tout en repoussant une grande puissance. Constantinople fête ces victoires, alors que la modernisation y débute. Peu à peu, les malus de début de partie se résorbent et l’homme malade retrouve de la santé.
Reste que le niveau de vie moyen est affligeant, que moins de 30% des 22.8 millions d’habitants de l’Empire sont alphabétisés. De plus, le fort taux de prélèvement fiscal comme les conquêtes récentes amènent à un nombre importants de radicaux (3.05 millions) contre 130 000 soutiens indéfectibles du gouvernement. Autant de données à surveiller, car trop de mécontents donnent d’importants malus dans les provinces concernées… La situation est quand même bien meilleure que quatorze ans plus tôt.

A suivre…
Ndlr : les patchs sont selon les cas un aspect important de l’évolution du jeu, d’autant plus pour un jeu d’une telle ampleur et profondeur. Au moins une mise à jour importante est attendue prochainement, voyez la feuille de route des futurs updates du jeu dans cette brève.
Pour plus d’informations sur Victoria 3 voyez notre test, cette page sur Steam et le site officiel. Puis les notes de développement sur le wiki officiel.









