Lorsqu’en 1995 SSI la société de Joël Billings publie le wargame tactique de ses acolytes Keith Brors et Gary Grigsby, la presse est unanime à voir en Steel Panthers une pépite prête à révolutionner le monde du wargame sur PC. L’accueil du public sera également au rendez-vous et ce jeu, encore aujourd’hui et après moult suites, reprises, modifications et extensions en tous genre demeure LA référence du combat tactique pour nombre de wargamers.
Pas seulement du point de vue de son gameplay novateur rompant totalement avec les standard du genre d’alors car en plus de proposer une vue zénithale pseudo 3D du champ de bataille, Steel Panthers offrait au joueur une base de données multinationale proprement monstrueuse, à faire pâlir d’envie les rédacteurs de Jane’s. Son gameplay unique, détaillé, réaliste et plaisant à la fois, allait durablement influencer toute une génération de développeurs.
Parmi ces concepteurs, il en est un qui allait peaufiner son projet durant plus d’une décennie, le faisant évoluer patiemment du statut de freeware pour wargamers éclairés à partir de 2008, à celui de démo techniquement avancée pour aboutir, avec l’aide d’un duo de passionnés, à la fondation d’une petite structure professionnelle, Veitikka studios, en 2016. Le trio finit à force de persévérance et de passion -la même année- par signer chez un éditeur réputé et tout aussi investi, le groupe Matrix Slitherine.
Avec l’aide logistique et financière de ce mentor, Armored Brigade allait enfin atteindre le statut officiel dont Juha Kellokoski, puisque tel est le nom de son développeur, avait longtemps rêvé ; histoire édifiante démontrant une fois de plus que le milieu des jeux vidéo permet encore parfois de réaliser certains rêves ambitieux. Après le bref résumé de cette genèse, voyons un peu ce que ces années de développement ont contribué à produire.
La première impression pour qui a connu les versions freeware initiales de ce jeu fait l’effet d’un véritable choc. Comme retrouver un ancien amour de jeunesse arrivé à l’âge de raison, voire même un peu plus. Si le menu principal donne une sensation de rigueur, avec ses fontes classiques bien propres, ce sont surtout les illustrations et le contenu des menus qui procure une impression de finition aboutie. Rien d’extravagant dans tout cela mais la sensation du travail bien fait et réfléchi. Sensation confirmée par exemple lorsque l’on découvre qu’une fenêtre dédiée exclusivement aux raccourcis claviers regroupe sur deux pages tout ce que l’on devrait pouvoir attendre d’un wargame moderne.
Ici l’approche par icônes d’un concurrent renommé semble d’autant plus datée et obsolète. On pourra reprocher à cette option de nécessiter une mémoire d’éléphant mais à comparer l’espace occupé par une barre d’icônes pourtant minuscules, on se dit que la lourdeur pachydermique n’est pas forcément là où on le présuppose. Ici, on mémorise fort aisément les commandes utiles, au fil du jeu ; ce n’est pas plus mal, bien au contraire.
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