Succéder à Crusader Kings II n’avait rien d’aisé. Réussi, ce jeu sorti en 2012 aura bénéficié de près de huit ans de développement, jalonnés par l’importante somme de 15 DLC majeurs et de nombreux patchs, le dernier d’importance remontant à octobre 2019. C’est-à-dire seulement quelques mois avant la sortie du troisième opus, le premier septembre dernier. Si le modèle économique qui en résulte est à juste titre commenté, critiqué même, il n’est pas non plus faux de dire qu’il n’a pas fait fuir le public et a permis d’atteindre un niveau de profondeur impressionnant. Voyons si le nouveau voyage historico-ludique proposé l’est autant.

Le suivi du jeu jusqu’à une date très récente et les contenus gratuits rappellent aussi le souci du studio de ne pas abandonner son « bébé ». Rappeler ces points est important, dans la mesure où le jeu dont il est question aujourd’hui s’inspire très largement de son aîné, en reprend des traits marquants, et s’invite dans cette lignée de jeu couvrant un très vaste Moyen-Age, de 867 à la Renaissance.

À la tête de sa dynastie

En termes de jeu, il s’agit bien aussi de lignées. Vous n’incarnez pas un pays de manière désincarnée, mais des personnages successifs à la tête d’un État de plus ou moins grande importance. Lorsqu’ils meurent, le joueur reprend le flambeau avec leur successeur et ne perd la partie qu’en cas de trône tout à fait vacant, à moins qu’il ne décide de stopper lui-même sa progression, si elle ne se déroule pas comme il le souhaite. Ainsi, on passe beaucoup de temps avec ses personnages. Il y a un côté jeu de rôle évident qui est renforcé depuis les épisodes précédents, sans que l’on soit noyé sous les informations et fenêtres flottantes qui, à mon sens, viennent gâcher l’immersion dans le récent Imperator du même studio (voir nos différents articles, par ici). L’équilibre est là bien trouvé ; et ce n’était pas évident car il y a fort à faire.

Crusader Kings III
Au bout de trente ans, j’ai réussi à créer le Royaume d’Irlande. Mais les Vikings du Danelaw sont bien menaçants.

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Points positifs et négatifs

  • Un jeu déjà très complet.
  • Le côté dynastique très intéressant.
  • Joli et fluide.
  • La pyramide vassalique est trop rigide.
  • Le système féodal ne fonctionne pas vraiment en dehors d’Europe mais est plaqué.
  • Où est la dimension navale ?
Notes
Multimédia
90 %
Interface
90 %
Gameplay
80 %
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crusader-kings-iii-un-opus-dans-la-lignee-de-ses-predecesseurs<b>Multimédia</b> : le jeu est joli, la musique plaisante. L’évolution est perceptible.<br /> <b>Interface</b> : simple à prendre en main, bien réalisée, on ne se perd pas.<br /> <b>Gameplay</b> : le jeu est déjà très profond, mais il y a encore des approximations et des erreurs.<br /><br /> Cette mention d’un futur DLC m’amène tout naturellement à la conclusion. Le jeu vient de sortir, a déjà connu des correctifs et n’a évidemment pas le même niveau de développement que son illustre devancier. On ne peut lui reprocher de ne pas avoir tout développé, et ce n’est pas souhaitable car il convient de lui laisser le temps de prendre de l’ampleur. D’ailleurs, un jeu de cette envergure est-il un jour fini ? Dans l’état actuel des choses il est déjà passionnant. Très jouable, profond, exigeant sans être cruel, fluide et plaisant à l’œil. Cela n’empêche pas certains ratés évoqués plus haut, qu’on espère voir être corrigés un jour.