Souvent considéré comme le dernier coup de dés d’Hitler, ce quatrième opus de la série des Decisive Campaigns ne se contente pas de nous plonger dans le froid des Ardennes. Il est aussi un pari pour les développeurs qui s’aventurent à un niveau plus proche du tactique que de l’opérationnel, alors fini les divisions par centaines et place aux bataillons et autres groupes de combats à tailles plus humaines.

En cette fin d’année 1944, la guerre est perdue pour l’Allemagne. Plutôt que de retarder l’échéance, Hitler et son état-major décident de mobiliser leurs ultimes ressources pour un remake de la campagne de 1940. Les quatre années d’écart vont faire la différence, et l’opération sera vouée à l’échec.

Combler le fossé entre opérationnel et tactique

C’est le grand changement d’Ardennes Offensive : il se rapproche de l’action, comblant le fossé entre l’abstraction qui caractérise habituellement les wargames opérationnels classiques et les détails des engagements tactiques. Les hexagones ont une largeur de 1 km, l’unité de base est le bataillon et chaque tour dure 6 heures. Cette miniaturisation du champ de bataille nécessitait quelques ajustements (nouvelles règles et fonctionnalités) pour mieux s’adapter à cette échelle « intermédiaire » du jeu. On trouve ainsi l’apparition de la ligne de visée, les tirs d’opportunités et les mécanismes de création de groupements tactiques. D’autres ajouts notables sont les opérations nocturnes et les embouteillages. La mécanique de la ligne de visée est plutôt déroutante au début, avec des règles alambiquées, basées sur un décompte de points de reconnaissances émis depuis chaque unité vers les dix hexagones voisins. Elle prend en compte l’altitude et ses zones d’ombres dues aux différences de niveau, les obstacles (bâtiments, villes et forêts), ainsi que les conditions météorologiques. Dans la pratique, le système est beaucoup plus simple qu’il n’y parait, et n’oublions pas que l’ensemble des calculs et autres paramètres sont automatiquement effectués par le programme, après un peu de bon sens permet de comprendre la logique du système et se rapprocher de la réalité. Cette mécanique de visée couplée au feu d’opportunité, illustre la possibilité d’attirer les ennemis dans des pièges et de les clouer sur place.

Les opérations nocturnes sont aussi intéressantes. La carte passe à un ton bleu foncé et aide à créer un sentiment étrange. L’effet ne se limite pas aux changements graphiques, car l’ensemble des règles du jeu en sont affectées. Les attaques régulières subissent des pénalités, les capacités de reconnaissance diminuent, et avancer sans visibilité peut conduire à des rencontres aussi mauvaises qu’inattendues.

Le jeu propose plusieurs autres changements, mais sans doute moins percutants, comme le contrôle du terrain. On peut le résumer ainsi : seule la présence d’une unité amie garantie le contrôle d’un hexagone. En son absence, vous n’avez aucune certitude.

 

Decisive Campaigns: Ardennes Offensive
Second scénario court que j’essaie, Stavelot. Je suis à la tête de vrais méchants de la Garde personnelle du Führer. La mission est simple, foncer et s’emparer des objectifs… A l’écran, on voit la composition du KG Goltz et toutes ses statistiques en termes de jeu.
Decisive Campaigns: Ardennes Offensive
Fini les « vrais » points politiques, ils vont servir à l’achat d’unités. Un bataillon de Panther me plairait assez, il ne coute que 30 PP quand je n’en ai que 7…

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Pour plus d’informations sur Decisive Campaigns: Ardennes Offensive, voyez cette page chez Matrix Games. Un patch passant le jeu en version 1.01.00 est arrivé au début de janvier (voir ce changelog). A lire également notre article Decisive Campaigns – Ardennes Offensive : échappée libre avec VR Designs. Mise à jour : le jeu est arrivé sur Steam ce 10 février.

Points positifs et négatifs

  • Système mature
  • Complexité maitrisée
  • Durée de jeu
  • Scénarios diversifiés
  • Absence de version française
  • Absence de véritable tutoriel
Notes
Multimédia
85 %
Interface
80 %
Gameplay
85 %
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decisive-campaigns-ardennes-offensive-qui-peut-le-plus-peut-le-moins<b>Multimédia</b> : conforme aux attentes de ce type de produit.<br /> <b>Interface</b> : continue à s’améliorer d’un titre à l’autre.<br /> <b>Gameplay</b> : l’expérience s’avère différente de ses prédécesseurs, mais nettement plus ludique.<br /><br /> Après une digression spatiale avec l’étonnant 4X Shadow Empire, le retour de VR Designs à la réalité historique est clairement réussi. Il parvient à éviter les écueils de complexité des jeux tactiques sans pour autant négliger leurs principaux aspects. La bataille des Ardennes a été très violente de par les nombreuses exactions commises par la Waffen SS. Le joueur allemand va chercher la victoire, en utilisant au mieux toutes ses troupes, ce n’est pas pour cela qu’il excuse ou agrée l’idéologie nazie. J’irais plus loin, si une carte « Massacre de Malmédy » me donnait des points de victoire en tant qu’allemand, je n’hésiterais pas. Ce n’est qu’un jeu, je ne tue personne et comme beaucoup d’entre nous, j’ai la chance de n’avoir jamais connu la guerre.