Imperator – Rome : les premières décennies de jeu avec Rome

Jouer Rome va évidemment de soi dans un AAR pour Imperator ! C’est l’une des plus grandes puissances du jeu, bien qu’elle puisse faire face à de puissants ennemis comme Carthage ou l’Égypte, surtout car les jeux de Paradox Interactive ont tendance à voir quelques pays devenir très imposants. Tout de même, voyons ce qu’un début de partie réalisé avec la version 1.2 du jeu peut donc donner, pour que ceux qui ne connaissent pas encore le titre se fassent une idée.

 

Une puissance locale

Le jeu débute alors que Rome n’est qu’une puissance régionale italienne (1), avec quelques provinces sous son contrôle, quelques tribus clientes qu’il sera facile d’intégrer à mon territoire, mais aussi des ennemis bien retranchés dans leurs montagnes comme les Samnites. Historiquement, ces peuples (Samnites, Sabins, puis Étrusques) donnèrent du fil à retordre à Rome qui eut du mal à conquérir et soumettre les populations de cette région.

Je passe donc les premières années de jeu à renforcer mes liens commerciaux avec d’autres puissances, construire une base de bâtiments permettant de remplir mes coffres. Je manœuvre aussi pour recruter des troupes et sans plus tarder je me lance à la conquête des terres de mes voisins les plus faibles, sans attendre qu’ils ne se renforcent (2). Le combat n’est pas trop difficile et je parviens à m’emparer de provinces assez riches du centre de l’Italie, qui me permettent de progresser dans la hiérarchie des puissances. Je décide du sort des élites ennemies capturées, de manière à faire baisser ma lassitude de guerre.

Mes forces ne dépassent alors pas 23 000 hommes et je m’attache à remplir mes greniers de nourriture, une nouveauté introduite dans le patch 1.2 et qui est la bienvenue (3). La négliger vous causera de sacrés désagréments : rien de moins que la mort de populations entières. Historiquement, cet aspect revêtit une grande importance à Rome et dans la ville même qui a donné son nom au pays. Un magistrat nommé préfet de l’annone était chargé du bon approvisionnement en blé de la capitale, peuplée d’un million d’habitants au plus fort de l’Empire et où les citoyens les plus pauvres avaient le privilège d’être nourris gratuitement. A vous de gérer les routes de commerce et d’améliorer la production de nourriture par des décisions et autres constructions de bâtiments (4). On parle de greniers pour le stockage par exemple.

Après une dizaine d’années de jeu j’ai été assez vite dans ma progression (5). Les Étrusques ont subi mon courroux et se sont soumis après des combats assez durs il faut bien l’avouer. L’IA est capable de créer de vastes armées, même avec de petits États, aussi prenez garde à continuellement renforcer les vôtres. Il reste néanmoins de trop nombreux rivaux en Italie à cette date, je vais devoir continuer mon extension vers le sud et le nord de la botte, tout en annexant mes États-clients via la diplomatie. Je me positionne aussi désormais selon une posture belliqueuse, ce qui va grandement faciliter mes conquêtes ultérieures (6). Les possibilités d’interactions entre les puissances sont d’ailleurs plus variées que par le passé, ce qui est appréciable.

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Faisons donc un bond dans le temps (7), pas question de raconter dans les moindres détails chaque guerre, au déroulement assez semblable. J’atteins désormais une taille respectable et m’impose comme la seule vraie puissance italienne. Je dois encore réduire les Samnites et autres puissances du septentrion de la Botte, le Bruttium. Au nord, il reste quelques entités assez impressionnantes, mais dont je m’occuperai plus tard, au gré des possibilités et ennuis qui leur surviendraient. Utilisez toujours ainsi les guerres entre les autres pays, et les révoltes qui les secouent. Cela facilitera votre propre conquête.

Faisons à présent un point sur les populations. On voit clairement (8) que toute une microgestion ennuyeuse a disparu avec le patch 1.2. Désormais, elles se convertissent et s’assimilent seules, avec le temps, plus ou moins vite selon vos décisions et le gouverneur. C’est autrement plus confortable et réaliste. « Transformer » une population en Romains d’un simple clic est assez illusoire. Le processus reste néanmoins trop rapide par rapport à la réalité. Ainsi, la guerre dite « sociale » éclate au Ier siècle avant JC en Italie, car de nombreux peuples de la péninsule (parfois après plusieurs siècles) ne sont alors pas encore considérés comme Romains et souhaitent bénéficier des mêmes droits qu’eux. Ce fut un conflit très dur dont les échos se poursuivirent jusqu’à la révolte de Spartacus quelques années après, voire au-delà.

On peut aussi planifier le développement ultérieur de ses provinces, de leurs villes (9), moyennant quelques années de rentrées moindres. Le bénéfice est important, aussi ne négligez pas de passer du temps dans vos provinces. Il faut pour cela bénéficier de pouvoir politique (10), une nouvelle valeur dont l’utilité est grande dans le jeu et dont il faudra surveiller le niveau. Là, moyennant 80 points de ce pouvoir dépensés, on obtient des bonus provinciaux qui durent jusqu’à la fin du jeu. Il paraît difficile de s’en passer et de faire l’économie de ce développement provincial.

Alternant alliances, guerres et annexions diplomatiques, tout en renforçant mes armées de terre et de mer, mon économie, je poursuis ma conquête de l’Italie. En 495 (soit 495 ans après la fondation de Rome, curieuse datation) j’ai éliminé de sérieux concurrents et je commence à voir que Carthage est présente en Sicile et en Sardaigne. Le sud de la botte m’échappe encore, aux mains de Grecs et de Bruttiens alors que des peuples Gaulois et Étrusques occupent la Corse et le nord de l’Italie (11). Je décide de pousser mon avantage vers cette direction, profitant de révoltes qui ont affaibli les pays locaux (12). Tout à ces tâches, je ne néglige pas les découvertes militaires (13), là une nouvelle formation. On le voit, il devient possible de bien spécialiser son armée suivant la nature de ses unités, les technologies et traditions disponibles en dépensant des points de valeur militaire, qui s’engrangent notamment avec les victoires. C’est donc un bon cercle vertueux !

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J’applique la nouvelle formation de combat à une unité (14). L’ordinateur a le bon ton de me suggérer via des pourcentages la meilleure, en observant la composition de mes troupes. Veillez à les varier, à regarder quels sont les soldats dont vous disposez pour éviter des mauvaises surprises une fois en combat. Des armées sans soutien, avec trop d’infanterie ou de cavalerie peuvent se trouver être déséquilibrées. Historiquement, les Romains étaient certes surtout des fantassins, avec la cavalerie aux ailes, mas ils faisaient aussi appel aux peuples vaincus.

Notez que le jeu vous sollicitera très (trop ?) souvent pour régler des conflits entre sénateurs (15), commandants d’armée et autres membres de la famille de votre personnage. Cet aspect-là non plus ne doit pas être négligé car des personnages peuvent se révolter si l’on fait n’importe quoi, et entraîner avec eux des troupes fidèles. Les guerres civiles entre Romains furent une triste réalité et plusieurs factions s’opposèrent cruellement au Sénat. On songe à Marius opposé à Sylla ou Pompée contre César bien sûr.

Ponctuellement, vous pourrez aussi enclencher quelques grandes décisions (encore trop peu à mon sens), comme ici la construction d’un grand temple pour Jupiter (16), mais on peut aussi changer de régime par ce biais et l’onglet doit être surveillé assez régulièrement. Rassurez-vous, je parle de beaucoup de choses à regarder, mais cela vient naturellement et l’on peut tout faire depuis la pause.

J’avance encore dans le temps, jusqu’aux inévitables guerres avec Carthage (17). J’ai été plus « sage » pendant de longues décennies car la menace de conflits civils m’a longtemps gêné pendant un temps, mes conquêtes précédentes ayant rendu trop populaires certains généraux. Ma lassitude de guerre était aussi trop grande et les provinces ayant vu des armées passer manquaient de nourriture. J’ai aussi un peu appréhendé le combat contre ce redoutable ennemi qui s’est emparé de la Sicile. Toutefois, à ma grande surprise, il n’a pas vraiment envoyé de troupes dans l’île et s’est contenté d’agir en Sardaigne ainsi que sur les mers. J’ai subi une défaite navale, mais cela ne m’a pas empêché de gagner la guerre !

Cette victoire ne relâche rien de la pression politique : la Curie s’agite, et il faut prendre des décisions (18) alors que j’ai toujours plus de troupes et de navires. Dommage que les premières soient appelées « légions », car les légions historiques de la fin de la République comptaient 5000 hommes suivant un schéma assez immuable, mais passons. Ces réformes ne sont pas inutiles car j’ai désormais créé un conseil de guerre au Sénat, qui va m’aider au niveau militaire (19).

Vingt ans plus tard, la conquête de l’Italie est achevée, ou presque (il reste quelques plaines aux mains des Insubres). J’ai été assez vite et il faudra gérer mes provinces et personnages déloyaux avant d’aller plus loin (20). Carthage reste menaçante et la Grèce semble s’être soumise au joug macédonien. Tant de conquêtes restent à accomplir !

 

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Pour plus d’informations sur Imperator – Rome, voyez le wiki officiel,  cette fiche chez l’éditeur ou cette fiche sur Steam, ainsi que ce récapitulatif sur le patch 1.2 et notre test.

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