Arrivé sur Steam en janvier l’année dernière, où il a incubé jusqu’à la fin du printemps, ce jeu de stratégie mutant avait pour lui de nombreux atouts, dont un thème original, moderne, et rarement traité dans le monde du jeu. Malheureusement à vouloir trop simplifier les mécanismes, le diagnostic est sans appel. Face à des pandémies anémiques, on ne risque que de mourir vite d’ennui dans Quarantine.

Et pourtant ce ne sont pas les bonnes idées qui manquaient aux équipes par ailleurs expérimentées de Sproing et 505 Games. En plus d’une réalisation très correcte, techniquement, d’une interface facile à prendre en main, et de nombreuses illustrations donnant vie aux événements, le jeu s’appuyait sur un gameplay hybride pour retranscrire ce que serait la lutte d’une super agence de biosécurité contre différents types de maladies foudroyantes susceptibles de ravager notre belle planète.

Or concrètement, le seul réel atout du gameplay est de permettre des parties relativement rapides. Mais, même en prenant cela en compte, après tout tous les jeux n’ont pas obligation à être long pour être passionnant, une fois passé une première partie pour prendre en main le système, dès la seconde partie on réalise qu’il n’y a pas de solution ingénieuse à trouver. Il n’y a pas de réel défi, certainement pas à la hauteur de celui que serait une pandémie au 21e siècle. Le jeu propose au travers d’actions certes un peu variées, au début, une formule basique et surtout vite répétitive.

La maladie se propage vite, il faut vite la ralentir, de préférence en mettant en quarantaine différentes villes qui sont, sans aucune logique, des goulets d’étranglement répartis arbitrairement sur la carte. Celle-ci ne variant quasi pas d’un scénario à un autre, seuls les vecteurs des maladies varient, leurs permettant de se propager plus ou moins vite, soit au sein de la population d’une ville, soit dans les villes voisines.

Exemple de situation de départ. Trois foyers d’infection, un agent spécial et un budget famélique pour mon agence de biosécurité internationale. L’humanité est-elle face à une “biomenace” d’une ampleur jamais vue auparavant ? Non … Cette résurgence spontanée de la terrible variole va occasionner sur la carte beaucoup de rougeurs, mais aucune réelle frayeur.
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Notes
Multimédia
40 %
Interface
40 %
Gameplay
20 %
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quarantine-fleaux-doperettes-a-effet-soporifique-garanti<b>Multimédia</b> : le jeu est plutôt agréable visuellement malgré des graphismes quand même basiques pour un jeu sorti en 2017. On a l'impression d'une très belle ébauche, mais destinée à masquer les carences du gameplay. Voire à tromper le joueur, le géoscape présenté sur l'écran d'accueil n'étant absolument pas présent dans le jeu.</br> <b>Interface</b> : facile à prendre en main et plutôt soignée, elle cache en fait la vacuité du système, telle des limitations de mouvement sans aucune logique, pouvant même faire perdre une partie simplement car les bords de la carte sont des culs de sac empêchant de passer de l'autre coté.</br> <b>Gameplay</b> : il a le mérite de permettre des parties assez rapides. La première est intrigante, le temps qu'on découvre, la seconde on a compris et on résout le problème à force de patience tout en espérant quelque chose de surprenant, la troisième partie on se surprend à ne pas déjà avoir désinstallé le jeu.</br></br> L'idée de simuler, même de manière relativement simple, une agence spéciale luttant contre les fléaux que sont les pandémies était très bonne, et aurait pu aboutir à un jeu vraiment amusant, façon casse-tête stratégique, si seulement le studio n'avait pas accouché d'un gameplay casse-pied soporifique. Techniquement le jeu fonctionne parfaitement. Ludiquement, mis à part au tout début, il n'a aucun intérêt, n'offrant quasi aucune action, émotion ou réflexion. Une belle idée complètement gâchée.