Sorti fin mai cette année, revenons sur le nouveau module de Fortress Italy qui propose enfin aux joueurs de Combat Mission de découvrir les batailles qui eurent lieu dans l’Italie continentale entre 1943 et 1944, afin de percer la ligne Gustav et ainsi d’accéder au “ventre mou de l’Europe“ .

Décidément on ne chôme pas chez Battlefront. Neuf mois à peine après la sortie de Combat Mission Fortress Italy (voir notre test), le studio nous propose pour la somme de 35 € un premier module, Gustav Line, du nom de la ligne de fortification sensée empêcher les Alliés de prendre Rome, qui tombera finalement le 4 Juin 1944. Décrivant les terribles combats ayant eu lieu autours de Monte Cassino, Salerno et Anzio, le module offre un joli lot de nouveautés.

Quoi de neuf ?

Nouveaux matériels d’abord, avec l’apparition de nouvelles armes de poing non présentes en Sicile tels que le panzerfaust, panzerschreck, Walther G43 ou fusil Garand avec lance-grenade.

Nouveaux blindés également, avec le Nashorn, le chasseur de char lourd Elefant (à noter que dans les faits son poids l’empêchait d’utiliser la plupart des routes et ponts italiens… Situation représentée dans le scénario Elephants et Tigers, ou des britanniques doivent trouver et détruire un Elefant bloqué au milieu d’une ravine), le Sexton ou le très brutal Brummbär (que vous pourrez par ailleurs admirer au très beau musée des blindés de Saumur, avec entre autres le seul Konigz Tiger en état de marche au monde !)

A signaler aussi  la présence d’équipement  anti-aérien tel que les Bofors alliés ou la Flak allemande, fixe ou auto-tracté, qui sera seulement utile contre l’infanterie ou les blindés légers (voir ces vidéos), ne pouvant tirer sur  l’aviation (!).

Enfin, une curiosité, la tourelle de Panther enterrée, défense à double tranchant : difficilement délogeable mais facilement contournable.

 

 

Elefant
Tourelle renforçant les fortifications.
Batterie AA Bofors.

 

Les diables verts en embuscade.

E pericoloso sporgersi

Nouvelles unités ensuite et non des moindres, les fameux parachutistes Fallschirmjäger font leur entrée. Cette unité d’élite, formée en janvier 1936, a pris part durant toute la seconde guerre aux combats les plus rudes (Belgique, Crète, Russie, Normandie…). Craints et respectés par les alliés, leur fait d’arme le plus connu est peut-être leur résistance acharnée au monastère de Monte Cassino.

Les unités du Commonwealth font également leurs apparitions (Britanniques, Canadiennes, Polonaises et Néo-zelandaises), pour prendre entre autre part au combat de l’opération Husky par le biais d’une campagne de quatre missions. Ils sont également inclus dans une dizaine de scénarios.

A noter que le 8 septembre 43, l’armée italienne capitule. Nos amis transalpins seront donc seulement présents dans ce module pour aider les paras allemands dans la campagne Foiling Fustian (qui se passe en juillet 43) et en tant que partisans dans le scénario The loyalty of Garibaldi.

Petit bémol : Où sont les français ? Il faut savoir en effet qu’un corps expéditionnaire français a participé aux combats, entre autres à Monte Cassino, et a permis de percer la ligne Gustav et de précipiter la chute de Rome (évènements décrits dans le film Indigènes). Leur absence se fait donc sentir, mais peut-être Battlefront réserve leur entrée pour un futur module.

Tenue d’été.
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Malgré les apparences il s’agit bien de partisans !
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Tenues d’hiver.

 

L’hiver vient

Nouveautés esthétiques enfin, avec la représentation des saisons : les graphismes et le terrain changent désormais selon la période de l’année, les unités également. Quel plaisir de voir nos petits pixeltruppens revêtir leur plus beaux atours lorsque la neige fait son apparition ! Les conditions climatiques ont bien évidemment des effets autres que purement cosmétiques, par exemple sur la visibilité ou la vitesse des blindés.

Est également présent un nouveau mode graphique, le mode cinéma, qui ternit les couleurs et donne un rendu plus « film de guerre », à la Soldat Ryan. Cette option peut paraître superflue mais me semble indispensable, tant les combats sur une herbe verte fluo et un ciel bleu azur cassaient un peu à mon sens l’ambiance de la Sicile ou de la Normandie. Seul point faible de ce mode : il semble rendre le « crénelage » plus visible sur les modèles 3D.

Campagnes et missions

Côté campagne, le module en propose donc quatre petites, composées chacune d’environ quatre à cinq missions :

Foiling Fustian : les fallschirmjägers, aidés de troupes italiennes,  arrêtent les britanniques au pont de primo sole en Sicile. C’est cette campagne qui permet à Battlefront de mentionner sur son site que le côté Commonwealth de l’opération Husky est inclus. C’est peut-être un peu poussé de la part des développeurs, mais les scénaristes ne manqueront pas de compléter ce théâtre d’opération.

Raging Buffalo : décrit les combats hypothétiques de la 1er division blindé US près d’Anzio.

The Corridor : dirigez les panzergrenadiers de la 16 div pour stopper les débarquements de Salerno.

Monte Cassino : avec le nom tout est dit ! Sans doute la campagne plus attendue, menez les polonais contre les terribles « diables verts » accrochés aux ruines du fameux monastère. Petite déception, aucun combat n’a lieu dans le monastère même, les décors de cette campagne consiste surtout en collines ravagés par l’artillerie.

Gustav Line contient également 18 scénarios qui vous permettront, de l’été à l’hiver, de mener toute les nations presque aux quatre coins de l’Italie. Scénarios tous présentés en images sur l’excellent blog www.combatmission.fr. Ceux-ci sont plus équilibrés que dans Fortress Italy, qui avec la présence importante de troupes italiennes au faible potentiel de combat rendait parfois la tâche difficile pour le joueur coté Axe (mais reflétait le déséquilibre historique des forces).

Ces scénarios sont variés et représentatifs des nouveautés, avec par exemple Bear claws qui met face à face les terribles brummbärs contre, sans spoiler, un nouveau type de matériel US. La puissance de feu du Sturmpanzer vous fera réfléchir à son inclusion dans vos ordres de batailles, spécialement en milieu urbain.

Rajoutez à cela plus d’une centaine de quick battle, en forêt, en rase campagne ou en milieu urbain, quick battles modifiables à l’envie avec les paramètres de saisons, alors les possibilités et configurations de partie multijoueurs sont quasi infini.

Sans le mode cinéma.
Avec le nouvel éclairage, façon vieux films.
Le monastère.
Le monastère.
Le vrai pont…
… et sa modélisation en jeu. Bon boulot de Battlefront sur ce point là.

 

Derniers mots

Alors cette ligne Gustav, on la franchit ou pas ? Oui, et avec entrain, car au vu de son contenu et de ses nouveautés ce module semble indispensable et complète enfin Fortress Italy qui était quand même une “simple” mise en bouche.

Le contenu peut certes paraître variable en utilité : autant les unités AA font « gadgets » et semblent présentes juste pour respecter les ordres de batailles historiques, autant les Elefants ou Sextons auront un usage certain en quick battle. Idem pour les améliorations graphiques : le mode cinéma pourra en laisser certains de marbre, les saisons quand à elles déclencheront l’enthousiasme des foules. Quand au campagnes, elles sont certes courtes et variées mais sont accompagnées par des scénarios plus équilibrés que dans Fortress Italy et répétons-le, ce n’est pas rien, une centaine (!) de cartes pour les quick battles.

L’ajout des unités du Commonwealth et des Fallschirmjägers fera l’unanimité : quel plaisir de jouer avec les fameux diables verts ou des kiwis bien loin de chez eux. La ligne Gustav elle même est bien modélisée avec ses bunkers, champs de mines, tourelles enterrés et autres barbelés. Peut-être manque-il l’inclusion du feu dans le moteur de Combat Mission pour parfaire l’illusion ?

Mentionnons en plus des améliorations diverses comme un brouillard de guerre amélioré (maintenant une unité aperçu ne fournira plus autant de renseignements), des textures de véhicules et d’hommes qui changent selon les saisons, une améliorations des shaders et tout les petit plus des patchs précédents (waypoints déplaçables, prévisualisation des cartes quick battle, mitrailleuses plus précises, etc…), on peut clairement dire que Battlefront ne lésine pas sur le contenu. Seule petite déception, les français sont terriblement absents. Les développeurs font défaut sur ce point, d’autant plus que le matériel est déjà présent !

Évidemment, comme toujours avec Battlefront le prix est un peu élevé (35 €) mais qui d’autres propose une telle formule de jeu sur un front peu exploité. De plus, un bundle à 75 € existe qui rendra la note quand même moins salée.

 

Sommes-nous en Italie …
… ou en Russie ?

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Et la suite ?

Que nous réserve maintenant Battlefront ? Si l’on en croit ce message dans le forum du jeu, durant la prochaine année nous devrions avoir droit d’abord au module Market Garden, qui devrait pointer le bout de son nez sous peu (voir ces premières images), mais également à CM Shock Force 2 qui simulera un conflit entre l’OTAN et la Russie en Ukraine. Néanmoins ce que de nombreux joueurs attendent de pied ferme est le premier module Ostfront, qui couvrira une période partant de l’opération Bagration (juin 44) jusqu’aux derniers combats à Berlin en mai 45. On parlait l’an dernier de 2013, mais depuis plus de nouvelles de la part des développeurs. Cela voudrait-il dire que les steppes de l’est seraient repoussé à l’horizon 2014 ? Peut-être… Rappelons simplement que Fortress Italy n’était précédé de quasiment aucune annonce. En tout cas avec Gustav Line, en plissant les yeux on s’y croirait presque !

  • De nombreuses unités en plus.
  • Améliorations graphiques et ajout des saisons.
  • Grand nombre de quick battles et scénarios équilibrés.
  • Le prix un peu élevé.
  • Il manque les français !
Infos pratiques

Sortie : 20 mai 2013.

Studio / éditeur : Battlefront

Extension en anglais. Nécessite CM Fortress Italy. Disponible sur PC et Mac. Pour une liste exhaustive des nouveautés de Gustav Line, voir cette page chez Battlefront.

Prix éditeur : 35 € en download ou mail, 45 € en download + mail ; Bundle Fortress Italy + Gustav Line : 75 € en download ou mail, 85 € en download + mail