Rome n’a pas été construite en un jour, et les colosses d’acier et de verre de New York non plus. Il est donc temps de vous atteler à la tâche d’ériger un flamboyant gratte-ciel, et quoi de mieux pour ce faire qu’une ville américaine dans les années 80 ? Dans ce haut-lieu du capitalisme, il s’agira non seulement de transformer un chantier en un bâtiment attrayant, mais aussi de gérer l’occupation de celui-ci en vue d’en tirer de bons profits.

Project Highrise demande de planifier soigneusement l’aménagement d’un gratte-ciel que vous pourrez faire grandir étage par étage. Les premiers locataires ne demandent que le minimum syndical,  un peu d’électricité, tout au plus une ligne téléphonique. Les quelques comptables et juristes de bas étage ont des goûts modestes, à l’image de leur bourse.

L’expansion des surfaces louables est une nécessité, sous peine de ruine. Les services situés au sous-sol, et qui garantissent un travail effectif dans une ère pré-digitale, aspirent des moyens importants. Courriers, photocopies, archives, voilà ce que tout bon employeur nécessite. Si la mise à disposition est coûteuse, elle est capable de subvenir aux besoins de douzaines de petites entreprises. Encore faudrait-il les attirer et leur faire payer un bon loyer !

Investissez donc dans le commerce, car aucun médecin qui se respecte n’ouvrirait son bureau dans un immeuble sans pharmacie, et un restaurant italien ne sera pas de trop pour le contenter. L’expansion est pyramidale, il faut créer un environnement large et attractif pour une classe de locataires fortunée.

Pour ne citer que quelques exemples, les experts en relation publiques désirent une grande variété de cafés chics, les requins de la finance seront inconsolables s’ils ne peuvent dépenser leurs millions dans un atelier de haute couture quelques étages plus bas.

L’interface aide beaucoup dans cette progression, elle est claire et intuitive, tout en restant discrète. De manière générale, le jeu donne une impression de finition quasiment parfaite. On y reconnait la touche de 1849, le précédent jeu de SomaSim (voir nos articles 1849 : Stockton et 1849 : les promesses de l’Ouest américain). Une idée qui semble avoir profité d’une grande harmonie dans sa mise en œuvre.

La diversité des locataires à attirer offre un gameplay étonnamment addictif, qui efface une bonne partie de la simplicité relative du jeu. En effet, il sera difficile d’être battu par le jeu une fois la phase de départ, plutôt courte, surmontée. Une gestion médiocre se terminera plutôt en stagnation infinie qu’en ruine totale. Ainsi, les appartements privés demandent plus d’attention que les premiers bureaux, et le problème des nuisances sonores s’accroit au fil de l’expansion, les riches locataires étant presque tous sensibles sur ce point. La manne financière aide toutefois à se débarrasser de presque tous les problèmes, et poser des accès au gaz ou au câble TV se fera sans saignée monétaire digne de ce nom.

Les chocs extérieurs sont très rares, même en cas de crise économique majeure, vos locataires continueront à payer leurs loyers, il sera juste plus difficile d’en trouver de nouveaux. Vous serez donc pleinement maître de vos desseins. De plus, des mécanismes annexes permettent d’accélérer la montée en puissance. Des crédits aident à subvenir aux phases d’investissement avides de capital, le « buzz » généré par vos commerces peut être dépensé en forme de campagnes publicitaires, et l’administration urbaine n’aura de cesse de vous proposer des contrats lucratifs, sans grands accrocs pour vous.

Tout en s’inspirant de l’ancien SimTower, Project Highrise présente le défi d’un jeu de gestion original et bien pensé. Les débutants du genre s’en trouveront régalés, et les joueurs plus endurcis y trouveront un plaisir d’une bonne vingtaine d’heures de jeu.

La durée de vie est éventuellement rallongée par des scénarios qui limitent les possibilités de construction et vivent d’évènements prédéfinis qui changent le cours de la partie. Puis la version Steam offre la possibilité de télécharger facilement des mods, qui sont toutefois encore rares en nombre. Notons également que les développeurs sont très à l’écoute des joueurs sur le forum officiel, ce qui contribue fortement à lisser quelques détails ci et là.

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Six bureaux, une boulangerie, et quelques travailleurs ne suffisent pas à subvenir aux coûts d’entretien quotidiens.
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Le service informatique n’a pas besoin de fenêtres, de toute évidence le milieu naturel de l’informaticien se trouve au sous-sol.
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Project Highrise dégage le charme graphique d’une revue de publicité des années 50, l’opulence célébrée dans un style sobre.
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La satisfaction des locataires est freinée par les nuisances sonores, difficiles à éviter.
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Les scénarios offrent quelques tournures imprévues.
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Cet ordinateur ne paye pas de mine, mais permet de surveiller les sujets de moindre importance.
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Les besoins de chaque locataire sont indiqués de manière claire.
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L’aide des médias peut s’avérer efficace pour faire décoller un gratte-ciel.
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Les limites imposées à la construction sont généreuses, et peuvent être encore élargies grâce à de bonnes relations avec la mairie.
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Avec dans mon budget 17.000 $ de surplus quotidien, la partie est plus ou moins pliée.
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Et voici un exemple de gratte-ciel bien développé. Les fins de partie peuvent toutefois s’avérer monotones.
Notes
Multimédia
75 %
Interface
85 %
Gameplay
75 %
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test-project-highrise-mini-simulateur-de-mignons-gratte-cielMultimédia : Un style graphique rétro soigné, qui a son charme, accompagné par une bande-son agréable.<br /> Interface : Le tutoriel est rapide et efficace, l’interface rappelle toutes les informations importantes.<br /> Gameplay : Une bonne diversité d’actions garantie un plaisir de jeu typique des bons jeux de gestion.<br /><br /> Project Highrise est un joli petit pari réussi dans le domaine tantôt un peu délaissé des jeux de gestion.