Suite et fin de notre récit présentant l’évolution de l’Empire ottoman telle que permet de le simuler Victoria 3. Après un début délicat, un retour de souveraineté dans son voisinage immédiat, différentes batailles et combats, puis un temps de calme plat, voici qu’un premier conflit mondial sonne le branle-bas. L’ancien homme malade de l’Europe en ressortira désormais comme un homme parmi les plus fort.
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Les années 1910 s’égrenaient plutôt tranquillement pour la Turquie des sultans, bien décidée à toujours plus étendre son influence en Asie et en Afrique. Ainsi, un certain intérêt s’était développé pour la côte orientale du deuxième continent, lien avec l’Inde et l’Océanie. Les efforts s’étaient donc concentrés sur le royaume zoulou, à la puissance en soi très inférieure à celle de l’Empire. Un projet de conquête débutait.
Toutefois, cette guerre-là constituerait l’épreuve de force tant attendue et tant redoutée pour Constantinople. En effet, la Russie, moins par amour des Zoulous que par crainte des Ottomans, se rangea du côté de l’agressé. Cette prise de position déclencha un jeu complexe en Europe. Réagissant aux visées du tsar, l’Autriche et la Prusse décidèrent de se joindre aux Turcs, de manière à affaiblir Saint-Pétersbourg. Une vraie guerre mondiale débutait, pour des motifs au départ minimes. Seuls grands absents, la France et le Royaume-Uni, restés en dehors de ce conflit…
Les fronts étaient multiples : plusieurs en Afrique, dans le Caucase, sur le Danube et le long des frontières entre Prusse, Russie et Autriche. Les combats promettaient de durer et d’être difficiles même si, sur le papier, l’alliance menée par Constantinople avait l’avantage.
Pour plus d’informations sur Victoria 3 voyez notre test, cette page sur Steam et le site officiel. Puis les notes de développement sur le wiki officiel. La première partie de cet AAR est ici. La seconde partie est par là. La troisième partie est par ici. La quatrième est elle de ce coté là. A voir aussi en complément notre article sur le livre Histoire de l’Empire ottoman.
Le sultan décida de régler les fronts les plus « secondaires » en premier, de manière à éliminer des menaces sur ses arrières et à pouvoir ramener ses troupes en métropole le plus rapidement possible. Ils durèrent quelques mois, entre l’été 1916 et le printemps 1917. Les Russes furent progressivement chassés de leurs colonies africaines, alors que la mobilisation se poursuivait partout sur le territoire de l’Empire.
En novembre 1917, les combats principaux se déroulaient en Europe, ainsi qu’entre Caspienne et mer noire. Prussiens et Autrichiens livraient un combat sans victoire ni gloire, les armées germaniques piétinant face à la bonne défense tsariste, dont les troupes étaient concentrées dans ces régions. Les fronts ne bougeaient guère, le mouvement ne parvenait à être retrouvé. Cette stratégie avait toutefois ses limites : elle permettait à la Turquie de progresser sur ses propres fronts, jugés secondaires par l’état-major adverse, alors que la progression y était réelle. Les Turcs n’y rencontraient qu’une résistance moindre et organiser des lignes de défense en profondeur n’était pas facile dans les steppes de Crimée et de Russie plus centrale.
En 1918, Vienne et Berlin, épuisées, signèrent une paix blanche avec Saint-Pétersbourg. Cette guerre presque parallèle n’avait connu aucun vainqueur. Cette mauvaise fortune pouvait se révéler désastreuse pour les armées turques, l’ennemi ayant désormais la capacité de reporter tout son effort contre elles. Pourtant, ce coup du sort arrivait trop tard pour faire changer le cours des événements. Les Ottomans avaient trop progressé vers le centre de la Russie, détruisant le moral adverse.
En juin 1919, malgré une liberté retrouvée sur certains théâtres d’opération, le tsar demandait la paix. Il était temps, les caisses turques étant vides et un emprunt grevant lourdement le trésor de la Sublime Porte.
Malgré ces ennuis financiers, la victoire était historique : l’Empire retrouvait la forteresse de Kars, longuement disputée entre les deux pays, se consolidait sur le Danube et surtout recouvrait un bout de Crimée, perdue sous Catherine II. L’une des plus grandes puissances mondiales venaient d’être vaincue par l’ancien homme malade de l’Europe !
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A partir de cette date, ma partie perd de l’intérêt. J’occupe les années qui restent à récupérer quelques colonies perdues au profit des Portugais lors d’un événement diplomatique et à conquérir une partie de l’Afrique du Sud, empêtrée dans une guerre civile. Il n’y a plus vraiment d’enjeu.
Je décide de m’arrêter en juillet 1925, interloqué par le système de jeu qui m’empêche d’être considéré comme une grande puissance (voir épisode précédent). Pousser jusqu’en 1936 n’a plus beaucoup de sens, surtout alors que le rythme ralentit énormément alors qu’on approche de la date finale.
Malgré cela, le défi a été relevé. L’Empire Ottoman est plus fort que jamais et même s’il n’a pas récupéré certaines terres qu’il possédait autrefois, comme la Hongrie, la carte parle d’elle-même. Il s’étend des Balkans à la Perse, du Caucase à l’Arabie, de l’Égypte au Cap de Bonne-Espérance… Sans parler des territoires d’Océanie.
Fort de ses nombreux habitants, d’un PIB conséquent et d’un fort taux d’alphabétisation, il est peuplé de populations vivant correctement, bien moins radicales (3.77m) que loyalistes (25.3m) grâce à des lois protectrices et une fiscalité avantageuse. De plus, il s’est réinstallé dans certains lieux emblématiques comme les bords de la mer Noire, au grand dam de certains adversaires.
Vous l’aurez compris, jouer l’Empire Ottoman est une belle gageure, car les défis sont immenses en début de partie. Néanmoins, en prenant les bonnes décisions rapidement, en se renforçant en absorbant des voisins plus faibles tout en louvoyant entre les grandes puissances permet de tirer son épingle du jeu. On regrettera juste certains blocages du jeu qui empêchent à l’heure actuelle, de frôler vraiment les sommets lorsque l’on incarne une puissance non européenne.
Ndlr : les patchs sont selon les cas un aspect important de l’évolution du jeu, d’autant plus pour un jeu d’une telle ampleur et profondeur. L’important patch 1.2 est attendu prochainement, voyez les récents dev diary dans le wiki officiel ainsi que la feuille de route des futurs updates du jeu dans cette brève.











