Voici un récit de partie détaillant la fameuse bataille d’Alésia, qui permit à César de gagner la guerre des Gaules. Bataille épique dans Field of Glory II comme dans la réalité, très connue mais néanmoins peu courante dans les wargames, bataille que le jeu permet globalement de simuler plutôt bien, m’a-t-il semblé. Jugez-en.
Il s’agit ici d’un scénario réalisé par un joueur, Odenathus, qui en a déjà signé une dizaine d’autres et qui fait partie des créateurs présentés l’hiver dernier par le concepteur du jeu, Richard Bodley Scott, dans le forum officiel.
Le scénario se télécharge directement en jeu via le menu des créations par la communauté, et il permet de jouer soit en solo du coté des romains, soit à deux en PBEM. Comme il s’agit de briser un siège le principe de ce scénario est simple, l’assiégeant devant défendre contre une attaque générale.
Les gaulois ont l’avantage du nombre et attaquent donc de toutes parts. Tandis que les romains ont eux l’avantage des positions défensives et de troupes mieux entraînés et plus disciplinés. Donc qui manoeuvrent mieux, entre autres, sur le champ de bataille.
Les romains ont aussi deux unités d’artillerie, mais dans Field of Glory II leur effet est rarement important.
Les règles de FoG II ne simulent a priori pas très bien, ce n’est pas le but du jeu, les combats de types siège. C’est à dire surtout les affrontements à l’endroit même des fortifications. Dans cette bataille les fortifications étant au mieux légères, cela n’a pas trop de conséquence mais parfois les prédictions de résultat de certains combat sont confuses.

Les combats se déroulent de tous les cotés. Les conditions de victoires sont celles habituelles dans le jeu, soit mettre en déroute plus de 40% d’unités de l’ennemi. En jouant le romain, tout l’intérêt est donc de laisser l’adversaire s’épuiser contre les défenses, pour contre-attaquer au bon moment. Il faut aussi empêcher les troupes de Vercintégorix, réfugiées elles dans Alésia, de faire une sortie et prendre à revers les défenseurs.
Au début, vu le nombre de gaulois arrivant avec l’armée de secours par l’extérieur, vous avez intérêt à envoyer une partie des troupes romaines gardant l’enceinte intérieure renforcer l’enceinte extérieure.
En effet, si les fortifications accordent un bonus appréciable, les bandes de guerriers gaulois peuvent lancer de violents assauts redoutables. Ici j’ai choisi de dégarnir une partie du flanc gauche, entre autres, afin de rapidement pouvoir neutraliser Vercingétorix avec les troupes de César.
César a avec lui cinq unités, en plus de sa garde d’élite, tandis que dans Alésia se trouvent avec Vercingétorix huit troupes gauloises. Selon les mouvements de l’IA ou de votre adversaire, César aura besoin de plus ou moins de renforts pour bloquer Vercingétorix.
Les 3-4 premiers tours de jeu sont très calmes, le temps que toutes les unités arrivent au contact. Vu que les troupes avancent assez lentement, et ne tournent pas très facilement, il faut bien décider au départ qui envoyer où. Quelques unités légères et de cavalerie peuvent toutefois mieux se déplacer.
Ci-contre, sur le flanc gauche en haut, j’ai envoyé beaucoup d’unités combler deux « trous », à droite et à gauche de la fenêtre au milieu de l’écran. Unités en renforts qui si possible effectueront après un débordement sur les assaillants, qui dans ce secteur sont très nombreux. La première attaque des gaulois forcent une de mes cohortes a reculer sous le choc (notez la barre jaune sur la bannière de la cohorte, qui indique clairement une chute de moral – donc une moindre efficacité pour les futurs combats) .
Les unités romaines comptent en moyenne 900 hommes, tandis que les unités gauloises en comptent en moyenne 1800. Il est impératif pour le romain d’avoir le moins de pertes possibles, puis d’attaquer à deux contre un, ce qui permet en plus de profiter de différents bonus (attaque de flanc, etc.).
L’unité gauloise qui a donc gagné une case en repoussant une de mes cohortes va donc en fait se retrouver piégée au milieu de mes renforts voisins. Et les renforts gaulois non loin ne vont pas pouvoir avancer aussi vite.
Étant donné que dans le jeu on ne contrôle que très peu les réactions des unités, ce qui simule le chaos des batailles à cette époque, le résultat de certains combats (recul, avance, pertes minimes / lourdes, etc) peut parfois beaucoup influer sur le cours de la situation dans un secteur. Il faut tant que faire se peut mettre toutes les chances de son coté, pour réduire les inévitables effets du hasard.
Ci-contre, situation au centre aux portes d’Alésia, où la moitié des gaulois dans la ville tentent une sortie vers mon flanc gauche. J’ai donc bien fait d’envoyer César et des renforts par là. J’ai eu tout juste le temps de franchir la rivière, les gaulois n’auront qu’un bonus mineur du fait de leur position en hauteur sur la pente.
Avec un peu de chance je vais pouvoir isoler / neutraliser rapidement cette partie des unités de Vercingétorix. L’idéal étant de parvenir à mettre en déroute le chef, les généraux accordant de précieux bonus aux unités.
Lors d’un précédent essai, j’avais tenté un assaut direct sur Alésia, ce qui n’est à l’évidence pas une bonne idée. Non pas que le romain ne puisse pas parvenir à franchir les murs, mais du fait des nombreuses pertes qu’il va subir. Or comme les gaulois dans Alésia vont de toutes façons sortir, il vaut largement mieux attendre et les intercepter, au bon endroit, au bon moment.
D’autant plus, rappelons-le, que les gaulois manoeuvrent mal et qu’inversement les romains manoeuvrent bien, ce qui est un avantage très important pour décider qui frappe quand.
Une fois que les unités seront engagées en mêlée, on aura nettement moins de possibilités de manoeuvrer, y compris du fait des zones de contrôles d’unités voisines, etc. Notez aussi que dans FoG II vous pouvez faire reculer une unité, tout en conservant sa formation de combat, mais au risque de perdre un niveau de moral, ce qui alors peut s’avérer pire que mieux.
Ci-contre, au milieu en bas, un chef gaulois et sa bande de guerriers va très vite parvenir à franchir les fortifications extérieures. Démoralisant et repoussant les défenseurs. Toutefois cette unité seule ne pourra faire grand chose, et des archers romains ainsi qu’une cohorte reviennent du centre pour intercepter ce chef.
L’IA ne va non plus pas bien profiter de cette percée initiale, en continuant d’attaque plus ou moins les autres unités voisines, sans donc vraiment me forcer à bouger beaucoup dans ce secteur. Toutefois, on le verra plus tard, quelques unités gauloises viendront d’Alésia vers cet endroit, mais trop tard.
Ci-dessous, tout en haut à gauche de la carte, la situation est plus tendue. Les bandes de gaulois arrivent assez vite, et au premier combat font reculer une de mes cohortes défendant le coin non fortifié. On voit ici sur la gauche un autre chef gaulois qui se dirige vers un second trou dans les fortifications, ce qui pourrait s’avérer très dangereux par la suite. D’autant plus avec le soutien de lanceurs de javelots, ici au pied du mur au milieu.
Sur les trois images ci-dessous, on voit pour les deux premières qu’effectivement, en bas au centre, le chef gaulois avance facilement dans mes lignes, mettant même mes défenseurs plus vite en déroute que je ne l’aurais crû. Le bonus en combat des chefs, en plus de leurs unités souvent de meilleur niveau, aide nettement.
Heureusement j’ai ramené d’urgence une cohorte depuis le coté droit, en plus de celle qui descend du centre. Le désavantage de ces unités avec un chef est qu’elles ont moins de soldats, donc là les tirs des archers seront un peu plus utiles pur amoindrir peu à peu cette unité dangereuse.
Sur la troisième image on voit ma cavalerie en finir comme prévu rapidement avec les archers gaulois, qui partent là en déroute. A gauche sur cette image on voit que deux de mes cohortes sont parvenues à contourner les attaquants, et vont pouvoir les frapper de flanc.
Cela force aussi une ou deux unités gauloises à se retourner, pour éviter d’être attaquée de dos, et donc permettra une meilleure contre-attaque à nouveau de flanc par certaines cohortes au niveau des fortifications (plus à gauche hors de l’écran là).
Ci-contre on voit mieux ici la mêlée qui devient intense, sur donc le coté haut gauche de la carte. Si une de mes cohortes a failli reculer encore, une autre en attaquant de flanc parvient à sérieusement démoraliser l’unité gauloise avancée. Tant mieux car ma cavalerie va être occupée par la cavalerie gauloise.
On voit bien ici aussi que l’IA a dû détourner deux bandes de guerriers pour les envoyer vers mes deux cohortes contournant les gaulois au pied du mur. Bonne idée de la part de l’IA, l’avantage étant pour moi que cette manoeuvre de ma part diminue la pression sur le reste des défenses plus à gauche.
J’aurais très bien pu envoyer au départ plusieurs des unités arrivées ici hors des murailles ailleurs, par exemple au centre vers Alésia, ou sur mon flanc droit (mais les attaquants sont moins nombreux par là), ou encore complétement vers la gauche, où il y a un risque que les gaulois parviennent à passer.
Ci-contre, on voit bien ici d’une part la rude mêlée aux portes d’Alésia, où d’ailleurs une de mes cohortes parvient à briser plus vite que je ne pensais une bande de guerriers gaulois. Et d’autre part on voit, sur le coté, où sont parties le reste des unités gauloises dans Alésia au début. L’IA en a envoyée deux vers le haut, et trois vers le bas, justement dans la direction où un chef gaulois perce les défenses extérieures.
Heureusement ces unités ne sont pas très rapides, et tournent lentement aussi. Si l’IA avait moins divisée ses forces ici, le combat contre celles autour de Vercingétorix (ici la grande bannière bleue au centre) aurait été plus compliqué. Mais là, j’ai bien fait de découvrir une partie des fortifications (la partie inférieure gauche de la carte) car je vais avoir un bel avantage pour éliminer, si tout va bien, toutes ces unités, et même peut-être le chef ennemi.
Si je n’avais pas comme ici intercepté, avec César lui-même, une bonne moitié des neuf unités gauloises d’Alésia, celles-ci auraient pu avancer rapidement pour prendre à revers les fortifications extérieures, sur n’importe quel coté de la carte. En PBEM et en ayant un peu de chance, cela peut causer des résultats dévastateurs chez l’adversaire romain.


Ci-contre, voici un amusant exemple de comment une belle situation peut d’un seul coup mal tourner. Là, en lançant la garde de César à l’assaut d’une bande pourtant déjà sérieusement pris à partie par deux de mes cohortes, j’ai eu le résultat très peu probable que mon général soit tué au combat ! Il y a en effet toujours une chance que lorsqu’on rate une attaque, le général présent dans l’unité soit blessé ou tué. Là, César est tombé, ce qui en plus de complètement changer le cours de l »histoire fait que la moitié de mes unités autour vont voir leur moral chuter.
Une chute de moral sur deux ou trois unités ne signifient pas automatiquement que j’aurais perdu tous les combats aux portes d’Alésia, mais cela diminuait beaucoup mes chances. De plus, coté gaulois, l’unité avec Vercingétorix, très dangereuse donc, empêche mes cohortes de bien sortir de la rivière. Vouloir comme je l’ai fait intercepter rapidement les gaulois au centre est donc bien risqué.
Notez qu’une unité avec une bannière gris très clair, comme celle ici qui a fui dans la ville, est une unité en déroute. A chaque tour un chef dans les environs à une chance de rallier une telle unité, qui sinon a aussi une chance de tôt ou tard se disperser.
A l’arrière plan on voit que je ramène deux cohortes du coté droit de la carte vers le centre, pour prendre à revers les deux bandes gauloises là dans la rivière.
Comme dans cette partie je voulais essayer différentes choses, dont un combat (symbolique) entre César et Vercingétorix, j’ai rechargé une sauvegarde. Même avec la perte de César, je ne pense pas que cela aurait changé le cours global de cette bataille. Enfin du moins face à l’IA, car en PBEM cela aurait pu être bien plus délicat.
Ci-contre, retour sur le coté gauche, en haut, ou à nouveau mes défenseurs sont repoussées par les assauts des gaulois. Heureusement là seule une unité gauloise parvient à avancer. Toutes les autres sont soient prises en mêlée, soient bloquées au niveau des fortifications par les renforts que j’ai amené au début. L’IA ne lance d’ailleurs pas beaucoup d’attaque au niveau des fortifications, à juste titre car ces attaques (sauf si il y a un chef, avec une meilleure unité) on peu de chances de réussir.
Ci-dessous, une de mes unités de cavalerie parvient à mettre en déroute une unité de cavalerie ennemie. Mes cavaliers poursuivent les gaulois jusque dans les bois, sans que je puisse les retenir. LE reste de la cavalerie gauloise s’obstine à vouloir attaquer mon artillerie non loin (ici juste à droite de l’écran, au lieu de charger de dos mes cohortes. C’est là une belle erreur de l’IA, qui me permet de contenir plus facilement la horde d’assaillant ici à gauche de l’écran.
Au même tour je parviens à mettre en déroute une première unité gauloise à cet endroit ! Sauf malchance pour moi, les gaulois vont avoir du mal à passer par là.
Ci-contre, retour aux portes d’Alésia, où j’ai donc César encore vivant, et qui cette fois ne va pas attaquer tout de suite. Une seconde bande de guerriers voit son moral commencer à bien chuter tandis que mes cohortes avancent difficilement. Mes rapides lanceurs de javelot étant là inutiles, je les redirige vers les deux bandes parties vers le bas de la carte, mais qui semblent hésiter entre aller aider la percée plus bas ou se retourner et aller aider Vercingétorix. Dans tous les cas ces unités vont perdre du temps à cause de mes lanceurs de javelots.
Les unités d’infanterie légère n’ont certes quasi aucune chance face à d’importantes bandes, même peu disciplinées. Par contre elles sont très mobiles, et peuvent facilement distraire un ennemi. Ici mon but est d’en finir vite au centre, avant que les gaulois arrivent à percer en force quelque part ailleurs sur les fortifications extérieures.
Si de manière générale les unités romaines derrière les fortifications peuvent bien tenir, les gaulois conservent l’avantage du nombre, et si j’ai bouché quelques « trous » par endroit, c’est en ayant relativement affaibli d’autres secteurs des défenses. Tout le problème est de savoir où cela craquera en premier, et quand, le plus tard possible espérons afin que j’ai le temps de causer assez de pertes à l’ennemi.

Ci-contre, voilà, ce que je craignais commence à arriver. Ici, dans le coin inférieur gauche de la carte, malgré les fortifications et la rivière un chef gaulois est parvenu à repousser une de mes cohortes. Heureusement que les autres unités gauloises dans ce secteur ont effectué un long mouvement de contournement, et ne sont donc pas encore toutes arrivées au contact, car ici mes deux cohortes ne vont pas tenir longtemps…
Une partie des troupes envoyées au centre soutenir César proviennent de ce secteur. On va voir si l’IA parvient à exploiter ici son avantage.
On voit ici aussi un autre « trou » dans les fortifications, endroit vers lequel quelques unités gauloises sont justement en train de se diriger et qui est juste protégé par une seule cohorte. Heureusement que dans cette bataille mon adversaire n’a pas beaucoup d’unités légères.
Ci-dessous, suite des combats au centre et en haut à gauche, tout se passe presque comme prévu, les gaulois craquent peu à peu… mais une des cohortes de César craque elle aussi, et part en déroute ! Heureusement cela n’affecte pas mes autres cohortes. En haut la déroute d’une bande ennemie sème le désarroi chez une autre, ce qui va me faciliter un peu plus la tâche.
Ci-contre, suite des combats en haut à gauche, une seconde bande de gaulois a suivi la première qui s’était rapidement infiltrée. J’en voie in extremis des rapides lanceurs de javelots pour occuper ces intrus, et couvrir un peu l’arrière de ma ligne défensive à cet endroit.
De manière amusante, sur cette ligne de fortifications, je suis en bonne voie de réussir à contourner par le coté droit, tandis que le gaulois me menace lui de la même manière par le coté gauche.
Dans ce secteur tout peut encore très vite basculer au bénéfice d’un camp ou de l’autre.
Notez que quand une unité légère effectue un mouvement, même comme ici simplement se retourner, elle reçoit un malus en tir (-20%). Vu que ces unités font peu de dégâts, d’autant plus face à une bande de 1875 hommes, il faut les jouer soit pour bloquer un mouvement ennemi, quitte à subir des pertes, soit, dans certains cas, pour que les dégâts cumulés fassent fléchir le moral d’une unité déjà amoindrie. Ce qui n’est pas le cas ici.
Notez à l’arrière-plan la présence d’une unité de cavalerie romaine toujours en train de poursuivre des cavaliers gaulois dans les bois. Si mes cavaliers voulaient bien reprendre leurs esprits…
Ci-contre, retour dans les pentes d’Alésia, où après qu’une de mes cohortes se soient enfui, une autre bande de gaulois cède sous le coup d’une attaque par les bois. Je suis parvenu comme prévu à presque encercler Vercingétorix, et je vais ainsi éliminer ses unités une par une. Et cela sans subir trop de pertes.
Comme on le voit dans l’image ci-dessous à gauche, la déroute d’une bande gauloise fait dérouter une autre bande adjacente qui était déjà démoralisée. Quand on arrive à enchaîner plusieurs attaques réussies, c’est le genre d’effet en cascades qui peuvent arriver, pas systématiquement, mais plus facilement selon la qualité des troupes concernées.
L’image suivante ci-dessous à droite montre mieux la même situation, une fois fini les mouvements automatiques de déroute.
On voit là bien aussi uen autre erreur de l’IA, qui s’est obstinée à conserver deux bandes au niveau de la rivière (à l’arrière-plan) au lieu de les ramener pour aider Vercingétorix. Cela n’aurait pas fondamentalement changé la situation, mais ça me l’aurait compliqué un peu plus.
De l’autre coté d’Alésia, comme prévu mes lanceurs de javelot ont retenu l’attention des deux dernières bandes parties au début vers le bas de la carte. Le chef gaulois qui avait percé héroïquement là-bas ne verra pas arriver les renforts qu’il lui faudrait pourtant…
A suivre…
Pour plus d’informations sur le très réussi Field of Glory II, voyez cette page chez l’éditeur ou celle-ci sur Steam. A lire également en complément notre récit de partie sur la bataille de Marathon, cet AAR sur une bataille rapide prenant pour cadre César en Britannia, ou ce précédent récit de partie sur la bataille de Larissa. Et bien entendu notre test.






































