Voici le premier chapitre d’un récit vous présentant une partie avec le nouveau Civilization VI. Partie effectuée avec des paramètres classiques (Carte : continents / Taille : normale) et au niveau de difficulté Empereur. Hormis via les exemples dans les captures d’écrans, cet AAR n’expliquera que peu le gameplay du jeu, car même si Civilization VI propose de nombreuses intéressantes améliorations, son gameplay reste de toutes façons fondamentalement quasi identique à celui de Civilization V. Mais en mieux … Nous en reparlerons dans d’autres articles alors trêve ici d’analyse des points forts et faibles des mécanismes, et découvrons tout simplement la Grèce faisant ses premiers pas à l’aube de l’humanité, sous l’égide de Périclès.

Après des millénaires d’anarchie, de chasse nomade et de guerres perpétuelles, quelques tribus ont décidé d’organiser une vie sédentaire, en communauté. Un terrain merveilleux, situé sur les côtes méridionales de la Rodonie, est choisi par les anciens pour y aménager des cultures de céréales, ainsi que quelques bâtisses protégées par des palissades de bois, offrant une protection rudimentaire contre les animaux sauvages et les intrus de mauvaise compagnie.

C’est une ère gorgée d’espoirs qui s’annonce. L’espoir de ne plus devoir craindre la faim, de ne plus sillonner les forêts à la recherche d’un nouvel habitat précaire, l’espoir de tenir tête aux adversités de la nature. À la suite d’une soirée bercée par les agréments de liquides fermentés, le lieu de naissance de cette ère est nommée Athènes. Emplis d’une foi indicible dans l’être humain et du triomphe de la raison, les habitants optent pour le surnom ronflant de « république des philosophes ».

La patrie des amoureux de la sagesse organise rapidement la vie quotidienne, la nourriture s’entasse et les premiers adultes sont libérés de leurs travaux d’agriculture pour aller explorer les environs. Plusieurs générations s’éteignent avant que des voisins soient trouvés. Le peuple des Japonais a établi une ville a des semaines de marche d’Athènes, et des irrédents campent tant au Nord qu’au Sud.

Ces menaces accélèrent une dynamique observable depuis quelques années. Les anciens transmettent les sagesses d’antan, elles sont désormais considérées comme loi immuables. L’opprobre est  jetée sur les sauvages qui menacent les habitants en bordure de ville, et les efforts pour louer les dieux protecteurs de la cité sont doublés.

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Si cela suffit à assurer la prospérité des quelques années suivantes, l’horizon de menaces prend rapidement le dessus. Les Japonais fondent très vite une deuxième ville, et malgré l’assurance de leur amitié éternelle, c’est plutôt la découverte d’une cité-état qui pourrait contrecarrer sa puissance, Séoul, qui rassure quelque peu le peuple grec. À grands renforts d’exhortations, le projet de fonder une deuxième ville est lancé. Outils, vêtements, artisans … il faut penser à tout pour faire de cette entreprise un succès, tous les muscles se tendent et l’activité d’Athènes est entièrement mobilisée pour des dizaines d’années.

C’est tout juste si la proposition d’un riche marchand fut acceptée, alors même qu’il promettait de financer à lui seul une mission visant à assurer la bienveillance de Séoul. Chose heureuse que cette autorisation, car les savants qui résident dans cette ville n’ont pas de pareil sur Terre, et leur savoir enrichit considérablement celui des Grecs.

Toutefois, le projet de colonisation se fait très pressant. À peine les éclaireurs rapportèrent-ils qu’ils avaient trouvé des pierres aux couleurs mirifiques en marge d’une dense jungle, que de nouvelles civilisations firent leur apparition : le Brésil et l’Arabie. Le chemin vers le Sud semblait bloqué, et le Japon venait de poser la première pierre de sa troisième ville au Nord.

Grâce à des frondeurs payés à prix d’or, les colons grecs purent se mettre en route escortés. Un endroit idéal fut trouvé dans le delta de l’Achéron, un puissant fleuve qui assure un excellent approvisionnement en eau douce. De la soie, du cuivre et des prairies particulièrement propices aux cultures de céréales sont autant de sources d’opportunités qu’il faudra faire valoir au fil du temps. Les Brésiliens ne sont pas enchantés de ce voisinage, mais les Grecs tablent sur leur impotence militaire pour éviter des représailles.

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La fondation de Mycènes est un soulagement considérable. Des terres fertiles ont été sécurisées, et Athènes peut enfin se consacrer à d’autres projets. Des travailleurs mettent en valeur les carrières de marbre et les champs de tabac, tandis qu’une académie de sciences est fondée sur les flancs des montagnes à l’Est des quartiers les plus distants de la côte. Les frondeurs sont là pour protéger ces travaux lourds et pénibles. Il faut déjà penser à fonder une troisième ville, car les civilisations alentours ne dorment pas. Aucun site pourtant ne se propose, il y a bien quelques endroits passables, mais rien de mirobolant.

Le Sud est coupé par déserts et jungles, le Sud-Est fermement en mains brésiliennes, longer la côte au Nord n’offre que peu d’avantages, tout au plus un peu de café pour réchauffer les estomacs. L’Est promet plus, encore faudra-t-il devancer les Japonais et Brésiliens, et le territoire de la république se tirerait en longueur, le rendant vulnérable. Une option qui devra attendre au vu des attitudes bellicistes qui entourent la république. Norvégiens et Arabes attaquent de concert les maigres terres hélléniques, avec leurs forces certes limitées, mais pas pour autant moins dangereuses. Athènes mobilise des frondeurs supplémentaires pour repousser tout assiégeant.

Le siège d’Athènes s’annonce douloureux, celui de Mycènes est vite abandonné par un ennemi incapable d’aligner des troupes considérables. L’ombre d’un futur incertain plane au-dessus de la cité, des nouvelles de terres éloignées et inconnues annoncent qu’une civilisation entière a été annihilée il y a peu. Les palissades tiennent pourtant bon, et les défaites arabes se muent en déroute lorsque des arcs purent être distribués à la garnison grecque. Saladin vint demander la paix et s’acquitta d’une repentance en or. La colonisation pouvait reprendre.

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La maîtrise des alliages d’airain ouvre de nouvelles perspectives. Le fer, jusque-là ignoré, est désormais soigneusement cartographié, car on espère en faire un usage similaire.

Les sites de colonisations encore libres au Nord et à l’Est gagnent soudain en attractivité, car ils recèlent du minerai de fer en quantité.

Avec cette découverte, la civilisation grecque rejoint les rangs de ceux ayant atteint l’âge classique. Le fer arme les poings, la politique les cœurs.

L’expansion de la civilisation grecque rend nécessaire une institutionnalisation croissante des pratiques traditionnellement informelles. Les anciens se réunissent une dernière fois et définissent les règles qui lieront les nouvelles élites. La république classique était née.

A suivre …

Pour plus d’informations sur Civilization VI, disponible depuis ce 21 octobre, voyez le site officiel et cette page sur Steam. A lire également cette brève récapitulant les principales caractéristiques de la Grèce dans Civ VI.

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1 commentaire

  1. Merci pour cette arrivée en fanfare du AAR sur ce site ! J’en suis un grand fan et c’est surtout une façon bien originale de donner vie à ces jouets ludiques que nous avons entre les mains … ne parler que d’optimisation sans l’aspect roleplay est parfois bien trop “mathématique”.

    Merci à la rédaction de proposer un tel type de contenu !

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