Panzer Corps 2 – War Stories – Fall of Poland : qui gagne, perd !

Panzer Corps 2 fut à ne point en douter une réussite méritée. Comme son prédécesseur, un autre succès en son temps, il reçut un flot d’extensions. On pouvait penser que les Axis Opérations seraient l’aboutissement du titre avec l’invasion des USA. Mais pas du tout, les développeurs ont commencé une nouvelle déclinaison, Frontlines, qui permet de simuler des actions plus réduites lors de grandes batailles, en l’occurrence la bataille des Ardennes.

Le résultat n’a pas été à la hauteur de mes attentes et l’expérience a été des plus décevantes. J’ai d’ailleurs fortement hésité avant de me lancer dans cette nouvelle histoire.

En fait, comme le système de base ne peut être changé, Matrix Games nous propose des habillages différents plutôt que de réelles nouveautés. Ainsi, si Panzer Corps 2 – Frontlines Bulge n’était guère captivant (voir cet article), le premier volet de War Stories se veut plus « humain ».

On n’aura pas d’histoire d’amour entre le « gentil » lieutenant de la Wehrmacht et la « gentille » capitaine franquiste, mais on aura des personnages à sauver qui nous raconterons leur vie et nous accompagneront, tant qu’ils resteront saufs. Autant dire que le joueur se passera rapidement de lire tout cela s’attachant seulement aux renseignements militaires.

On nous propose 14 scénarios, dont certains n’en ont que le nom comme le camp de Kutno. Sont-ils historiques ? Je ne sais pas. De toute façon, même s’ils se basent sur des faits réels, le système de jeu élimine le peu de crédibilité qu’on pouvait en espérer. Mais cela n’est pas nouveau.

Nous nous retrouvons avec le défaut principal de jouer le camp perdant, on peut aligner les victoires, la Pologne sera quand même envahie. Dans les Axis Operations, ils avaient créé des scénarios hypothétiques prenant en compte ces uchronies, ce n’est pas le cas ici, les Polonais ne prendront pas Berlin !

Comme toujours, les concepteurs mettent en avant les progrès graphiques et cosmétiques, comme les portraits de généraux ou de héros, ainsi que le nombre de nouveaux équipements dont l’utilité sera limitée à quelques-uns. D’ailleurs la plupart du temps, ces nouveaux éléments ne se distingueront que par une image différente ou, le cas échéant, le changement d’une de ses caractéristiques par rapport au modèle existant.

Pour ceux qui voudraient un challenge plus humain, ils devront se contenter des scénarios déjà existant prévus pour, cette campagne ne se jouant qu’en solitaire.

Tout cela n’enlève pas que nous retrouvons ce qui a fait le succès du genre, la création de notre avatar avec ses qualités et défauts, une campagne dynamique avec de grandes cartes, des unités à soigner et faire évoluer, et des héros pour améliorer le tout.

La difficulté va résider dans les conditions de victoire des scénarios. Ainsi on vous demandera d’éliminer l’adversaire qui, compte-tenu du rapport de force, s’avèrera impossible. Il faudra rapidement se tourner vers les plans B, que sont les retraites forcées et les victoires à la « Dunkerque ». En même temps, vous devrez réussir des quêtes pour les personnages secondaires (les fameux « récits de guerre ») qui vous demanderons de les amener à droite, à gauche, ou tout simplement de rester vivant.

L’ensemble est plaisant. Les quêtes secondaires, induites des personnages, nous obligeront à nous détourner des objectifs principaux et à élaborer une réelle stratégie. En fait, sous un habillage différent, ce ne sont rien d’autre qu’un « copié-collé » des objectifs secondaires des volets précédents. Pour ceux qui les négligeraient, le « scénario » Kutno s’avèrera encore plus frustrant.

Si Frontlines Bulge a été des plus décevant, War Stories – Fall of Poland a su renouveler et donner un peu d’entrain à la série qui continue cependant de s’essouffler. De plus, son prix, moins de dix euros, reste abordable. Ce récit de guerre nous permet d’attendre la venue du volet sur le Pacifique qui peut-être apportera un souffle nouveau, voir un vent divin.