Développé par un seul homme, StarDrive de Zero Sum Games, sortit en 2013 nous proposait un 4X en temps continu pausable à la Distant Worlds qui permettait une gestion simplifiée par rapport à ce dernier. Le jeu avait déçu par son manque de finitions, les bugs de l’IA, et globalement une fin de partie longue et peu intéressante. StarDrive 2, sortit le 9 avril 2015, reprend tout de zéro (Sum, ho ho ho !) et nous offre un jeu absolument nouveau, le pari est-il gagnant ?

L’Attaque du clone

La première différence qui saute aux yeux, c’est que le jeu n’est plus en temps continu, mais bien en tour par tour simultané. Vous donnez des ordres, et ceux-ci sont exécutés simultanément pour tous les empires.

Pour ma part, ceci est un avantage, je préfère prendre mon temps pour jouer mes tours et planifier mes mouvements.

Après avoir sélectionné une race (personnalisable par un système de point, très semblable à celui de Master of Orion 2), nous pouvons établir les paramètres de la partie avant de se lancer.

La carte stratégique est découpée en systèmes stellaires, chaque étoile pouvant avoir plusieurs planètes et ceintures d’astéroïdes y orbitant. On retrouve la même classification que dans Master Of Orion 2, les planètes ont un niveau organique (Terranne, irradiée, océanique, stérile …) influant sur la nourriture produite par citoyen fermier, et de richesse (Pauvre, abondant, ultra-riche …), influant sur la production fournie par citoyen ouvrier ;

Toujours comme dans Master Of Orion 2, vous attribuez chaque point de population à l’une des trois tâches (fermiers, ouvriers, scientifiques) pour générer des ressources.

La similitude est frappante, même les barèmes sont les mêmes. Les bâtiments fournissant des bonus, soit par citoyen soit un bonus général sont également quasi-semblables à ceux de Master Of Orion 2.

Et ce n’est pas tout ! Le système de recherche est également calqué sur Master Of Orion 2, vous avez six champs de recherche, chacun contenant trois découvertes par niveau, et vous ne pouvez rechercher qu’une seule des trois technologies à chaque étape, et devrez donc acquérir les autres autrement, espionnage, diplomatie, invasion … Cela commence à faire beaucoup de similitudes.

Et si ça s’arrêtait là… La gestion de la maintenance de la flotte est aussi une copie du système Master Of Orion 2, chaque vaisseau à un coût en PC (points de commandement, deux pour une frégate, trois pour un croiseur …), et ces PC vous sont fournis par vos stations spatiales. Si vous dépassez vos PC, le coût en crédit augmente. Petite nouveauté, vous pouvez avoir un petit nombre de corvettes qui ne comptent pas dans cette limite.

Ça ne vous suffit pas ? Le système de héros est également largement inspiré de Master Of Orion 2, ces héros vous proposent leurs services, et en les embauchant vous donnez des bonus à vos planètes, mais dans StarDrive 2, vous pouvez également les envoyer au combat.

La diplomatie tente une nouveauté avec le système de tolérance. Chaque élément que vous proposez à l’échange (richesses, traités, techs …) a un coût en tolérance, si vous dépassez la limite imposée par l’opinion de votre peuple envers la race adverse, vous ne pourrez pas proposer l’échange. Améliorer ses relations avec vos voisins implique donc également de convaincre vos propres citoyens.

Ajoutez à cela les anomalies spatiales, les factions mineurs et autre trou de vers, vous obtenez un moteur stratégique excellent, mais avec un fort goût de réchauffé.

Des vaisseaux rien qu’à vous

Passons à ce qui fût le point fort du premier StarDrive , les designs des vaisseaux constituant vos flottes.

Et bien c’est toujours une réussite. Vous allez pouvoir créer vos navires de toute pièce, en attribuant plus ou moins de réacteurs, en positionnant vos plaques de blindage (les dégâts sont localisés) ou en choisissant les amélioration à apporter à vos armes. Les réserves de munitions, les condensateurs d’énergie et les réserve de carburant seront des ajouts critiques pour vos vaisseaux, autant que de choisir si une arme doit être montée sur tourelle ou sur affût dorsal.

Je regrette juste qu’il n’y ai que deux nouvelles tailles de coque à débloquer, les trois autre sont disponible dès le début, comme dans Master of Orion 2 en fait …

Une nouveauté appréciable est que les troupes terrestres peuvent aussi être personnalisées. Chaque unité peut ainsi être équipée de trois modules, qui peuvent être des armes, des outils, des bonus etc … Ce système est vraiment complet et, pour ma part, du jamais vu.

Des batailles du sol au plafond

Les batailles spatiales se déroulent dans un module tactique à part (comme dans …), en temps réel. Chaque vaisseau peut être dirigé et une cible peut lui être désignée. Ce temps réel est ajustable et pausable, donc ce n’est pas la foire aux clics frénétiques.

Il est à noter que le jeu utilise une physique semi-newtonniene, les navires dérivant lors de leurs virages, ce qui ajoute un peu plus d’immersion.

Les batailles sont jolies, même si je regrette l’effet « Star Wars » des lasers, j’aurais préféré des faisceaux. Mais les stratégies sont nombreuses, vagues de missiles, défenses rapprochées, tourelles, portes chasseurs… au final, on obtient des batailles intéressantes sur le plan tactique. Les effets de lumières et les sons sont agréables et nous gardent dans l’ambiance.

Là où StarDrive 2 surprend, c’est sur les combats terrestres. Loin d’être anecdotiques, les invasions planétaires mettent en scène nos troupes personnalisées et les héros avec un système à points d’action utilisable sur une carte en damier permettant l’usage de couverts, le placement de modules défensifs, tenant compte de l’importance de la portée des armes, et des différences entre factions (les Kulrathis sont redoutables au corps à corps avec leurs sabres, lorsque les fusils à rail sont inefficaces si près).

Chaque unité dispose d’un nombre de points d’action (PA) qui se recharge à chaque tour en fonction de sa caractéristique de vitesse. Vous pouvez stocker quelques PA d’un tour sur l’autre. Bouger d’une case coûte un PA, et les modules de vos troupes (armes, medikits, boucliers …) ont un coût en PA. Par exemple, avec six PA vous pourriez tirer deux fois au fusil laser (3 PA), ou bien tirer puis reculer pour éviter le contact avec un Kulrathi énervé, conserver quelques PA pour tenter une manœuvre au tour suivant ou encore placer un champ de force … Bref, ce module tactique est d’une richesse assez inattendue pour un 4x Spatial.

Les bombardements planétaires sont également possibles, au risque toutefois d’endommager les infrastructures planétaires.

La guerre économique, et la guerre de l’ombre

Le commerce, le transport de troupes et la gestion des surplus de nourriture sont l’affaire des cargos. Exactement comme dans Master Of Orion 2, vous construisez des unités abstraites de cargos, qui servent à transférer des colons, ou un surplus de nourriture vers les planètes subissant une famine.

Les troupes que vous enverrez au sol embarquent donc dans ces vaisseaux de transport, qu’il vous faudra escorter jusqu’à la planète cible.

Enfin, les cargos inutilisés pourront, si vous avez un accord commercial, vous générer des revenus en commerçant avec un autre empire.

Il est possible de traquer et de détruire ces cargos, ce qui vous rapporte une petite somme d’argent. La piraterie est donc une stratégie possible, et les Chukk en ont fait leur spécialité.

Vous pouvez également « produire » des espions. Chaque espion peut être conservé en défense (contre-espionnage) ou envoyé dans une faction adverse, où il générera des points d’espionnage. Vous pouvez à tout moment dépenser ces points pour activer des effets, comme des vols ou des sabotages, ou encore influer sur l’humeur de votre adversaire à votre égard.

Stardrive 2
Certains textes sont mal traduits et orthographiés.
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La diplomatie et l’espionnage sont importants.
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La recherche est découpée en six domaines
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La vue stratégique en tour par tour, contrairement a Stardrive 1.
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Le design de vaisseaux est un des points majeurs du jeu.
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L’écran de gestion d’empire, fermiers, ouvriers et chercheurs ; notez aussi les différentes races
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Chaque système solaire comprends plusieurs planètes.
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L’écran de gestion planétaire est lui aussi très beau.
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Les combats spatiaux en temps réel sont intenses.
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Les races extra-terrestres sont originales.
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Les combats au sol sont en tour par tour.
Stardrive 2
Les infos rappellent ceux de Master of Orion 2.
Stardrive 2
Un clin d’oeil a Lovecraft.

Pour conclure

Bien que très voire peut-être trop fortement inspiré de Master of Orion 2, StarDrive 2 est un très bon titre du genre. D’une qualité équivalente à celle d’un Endless Space, (voir notre test) il risque de paraitre trop léger aux amateurs de jeux tels que Distant Worlds. (voir cet article). Au niveau artistique, le jeu est très plaisant, les artworks, bien qu’il s’agisse souvent des mêmes que pour StarDrive premier du nom, sont de toute beauté. Les planètes et les étoiles sont majestueuses, et les vaisseaux ont beaucoup de classe ! Si vous voulez simplement être empereur d’un empire interstellaire pendant une dizaine d’heures, foncez !

Le jeu existe en version française, même si certaines traductions laissent pas mal à désirer en termes de conjugaison, de ponctuation, et, des fois, de sens. StarDrive 2 aura sûrement à souffrir de la comparaison avec Galactic Civilizations III dont la sortie s’approche de plus en plus. Ayant un budget et une équipe sans commune mesure, il ne pourra pas lutter face à ce futur 4X titanesque. Mais si vous le pouvez, donnez-lui sa chance, il la mérite amplement. Rajoutons que de mon point de vue l’affront de StarDrive 1 est lavé, et qu’il est à noter qu’une remise est offerte pour StarDrive 2 sur Steam aux possesseurs du premier opus.

  • Un 4X en tour par tour complet.
  • Design de vaisseaux parmi les meilleurs.
  • Quelques idées novatrices (combats terrestres, tolérance).
  • Une copie quasi-conforme de Master of Orion 2 sur certains points.

Infos pratiques

Date de sortie : 9 avril mars 2015

Éditeur / Studio : Iceberg Interactive / Zero Sum Games

Site officiel : www.stardrivegame.com ; fiche sur Steam ;

Prix :  27,99 € en téléchargement

 

Rendez-vous sur la chaîne YouTube de Brazouck pour de nombreuses vidéos de gameplay de 4X et de jeux de stratégie.

10 Commentaires

    • franchement ça va, les combats au sol ont peu de troupes, et dans l’espace il n’y a pas de capacités spéciales.

  1. L’article a été mis à jour avec la première partie d’une nouvelle série de vidéos où Brazouck explore plus amplement le gameplay de StarDrive 2.

  2. après avoir ce test et celui de Endless Space, j’hésite entre ces 2 jeux pour m’initier au 4x spatial.
    Lequel des 2 sera le plus abordable/intéressant pour un débutant du genre ?

  3. Je viens de voir également Armada 2526 + Supernova, lui aussi à très petit prix Qu’en penses tu ?

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