Après avoir stabilisé une situation initiale délicate et avoir amorcé le retour de la souveraineté ottomane dans le nord de l’Afrique et dans la péninsule arabique, l’empire ottoman évite de trop froisser ses grands rivaux, se réforme pour ne pas déclencher une révolution, rattrape son retard et se lance dans la colonisation.
Captures 22 à 27
La décennie 1880 s’ouvre avec la reconquête de la Tripolitaine, fantoche ottoman s’étant émancipé de la tutelle turque sans que je n’en aie vraiment été averti. Les forces en présence sont très disproportionnées, en ma faveur. La guerre ne dure donc que quelques mois et je parviens à annexer les provinces libyennes dès l’été 1882. Grandement désertiques et peu peuplées, elles ne sont pas un gage de grande puissance, mais permettent de reprendre pied en Méditerranée centrale comme de regarder vers le centre du continent africain, déjà en partie approché via l’Égypte et le Soudan.
Cette conquête me donne en effet la possibilité de m’implanter dans le centre du Sahara sans trop de difficultés, et de faire pièce aux ambitions de Londres, les Britanniques étant déjà présents dans la région comme en Tunisie. Alors que la France a, dans cette partie, grandement été évincée de la colonisation, mes adversaires les plus puissants sont le Royaume-Uni, mais aussi la Russie, très présente dans la région des grands lacs et qui regarde vers le Sahel. Étant donné qu’il s’agit déjà de mon principal ennemi en Europe et dans le Caucase, cette situation est très déplaisante.
En cas de conflit majeur, il me faudrait prendre en compte ce front supplémentaire qui pourrait devenir crucial. En cas de blocage sur un front principal, l’IA a en effet tendance à déplacer des dizaines (voire plus) de bataillons sur des théâtres d’opérations secondaires. C’est en soi plausible, mais cela ne tient absolument pas compte des distances, des reliefs, climats, ni même des réalités logistiques. Le jeu modélise certes l’usure des troupes, mais cela reste encore très restreint. Pour l’heure, il s’agit seulement de surveiller la zone.

Pour plus d’informations sur Victoria 3 voyez notre test, cette page sur Steam et le site officiel. Puis les notes de développement sur le wiki officiel. La première partie de cet AAR est ici. La seconde partie est par là.
Les aspects internes n’étant pas déliés du reste, jetons un œil au gouvernement et à la politique de la nation. En 1889, la Turquie ottomane reste un empire, mais qui s’est bien libéralisé. Les forces au pouvoir sont progressistes et les conservateurs ont été marginalisés. De nombreuses réformes ont eu lieu, qui ont permis d’éviter des révolutions. Si les radicaux restent assez nombreux à cette date, il n’y a pas eu de soulèvement majeur, même si certaines réformes restent plus difficiles à faire passer que d’autres.
Profitant d’une paix interne assez bien établie et de mes bonnes relations avec la Russie, occupée dans d’autres conflits, je décide de mettre fin à l’indépendance grecque, chèrement acquise dans les années 1820-30. Le conflit est de très courte durée, aucune grande puissance n’étant venue soutenir Athènes, qui me permet de rebattre les cartes en ma faveur dans la région. Hormis la Crète, toute la Méditerranée orientale est sous mon contrôle alors que prend fin le XIXe siècle.
Captures 28 à 30
Ces guerres ont toutefois dangereusement accru la tension dans la région et fait monter mon niveau d’infamie. Si celui-ci dépassait 100, je serais considéré comme un État voyou, un paria que chaque puissance pourrait attaquer pour le remettre à sa place. Il est donc important d’opérer une pause dans les guerres offensives et de se concentrer sur l’Empire colonial turc.
Après de premières poussives décennies, liées à une puissance coloniale médiocre ainsi qu’à un retard technologique, les établissements se sont succédé à partir des années 1880. L’accès aux côtes s’est doublé d’une pénétration via le désert du nord du continent, qui ont autorisé la conquête de nombreux territoires, sans rencontrer trop de difficultés. Si le Royaume-Uni et la Russie constituent de vrais Empires coloniaux, les autres puissances ont été très chétives en la matière dans cette partie, me permettant une progression sans partage dans le centre et le Sud de l’Afrique.
A l’orée du XXe siècle, la messe est dite, même si des révoltes ont lieu épisodiquement et si certains royaumes plus organisés refusent la tutelle turque. Toutefois, ces guerres intéressent alors peu les grandes puissances, ce qui me permet de frôler la limite d’infamie sans trop de difficultés face à plusieurs États locaux.
À la fin de l’année 1901, j’ai pu lancer des colonisateurs dans la plupart des territoires atteignables, à l’exception de quelques régions déjà convoitées par l’éternel adversaire russe. Parvenant au dernier tiers de ma partie, j’essaie justement de préparer mon État à l’inévitable conflit qui finira par survenir tôt ou tard entre nos deux antagonistes pays. Si je n’ai pas encore de plan précis à cette date, il m’est permis d’espérer le meilleur. La Turquie n’est plus l’homme malade du début de la partie et peut s’appuyer sur une solide armée, même si sa marine est légèrement en retard, un vaste territoire d’outre-mer et une économie assainie. De plus, le pouvoir s’appuie sur plus près de 11 millions de loyalistes fervents, face à des radicaux réduits à portion congrue (1.07 million) grâce à d’audacieuses réformes politiques et économiques.
A suivre…
Ndlr : les patchs sont selon les cas un aspect important de l’évolution du jeu, d’autant plus pour un jeu d’une telle ampleur et profondeur. L’important patch 1.2 est attendu prochainement, voyez les récents dev diary dans le wiki officiel ainsi que la feuille de route des futurs updates du jeu dans cette brève.








