Victoria III : récit de partie avec l’Empire Ottoman (4)

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Les premières années du XXe siècle se révèlent être plus calmes pour l’Empire Ottoman, désormais solidement installé entre Europe, Asie et Afrique, au carrefour de grandes puissances. Non seulement des terres anciennement turques ont été récupérées, mais cette domination s’est également étendue au-delà de possessions précédemment occupées. Des terres jamais encore foulées par un soldat du sultan ont dû céder à la puissance de ses armées.

Après tant de conquêtes, un temps de restructuration s’avère nécessaire. Voilà pourquoi l’Empire organise de grandes expéditions et tâche de passer aux yeux du monde comme une puissance moderne et éclairée, voire avant-gardiste avec la création d’un premier gratte-ciel, événement prestigieux s’il en est. Pour ce faire, il a fallu bien développer la capitale et investir en bureaucratie, non sans succès.

Toutefois, dès 1909, les guerres reprennent. L’Oman et le Bahreïn, derniers états de la péninsule arabique à résister à la Turquie sont envahis, ce qui suscite l’ire de la Perse, vieil ennemi des Ottomans, et qui se joint à la lutte. Sur le papier, les forces sont à peu près égales, mais l’armée du shah est largement en retard sur son adversaire en termes d’équipement et de technologie. L’affaire dure donc moins d’un an. Dès janvier 1910, de nombreuses terres sont arrachés à ces voisins mécontents et permettent de renforcer l’assise ottomane dans la région. Elles sont riches en pétrole et, d’une valeur économique très faible en début de partie, elle se révèlent être à présent cruciales pour développer les armées, l’industrie automobile et continuer de faire progresser l’industrialisation. Cette guerre est donc d’importance. A vous de veiller à votre approvisionnement en « nouvelles » denrées alors que la partie progresse puis approche de son terme.

Parallèlement à ces conquêtes extérieures, la Turquie des sultans poursuit son œuvre de libéralisation interne. Malgré les fortes oppositions des forces conservatrices, et parfois même des syndicats de travailleurs, plusieurs réformes sont votées dans les dernières décennies du XIXe siècle et les premières du XXe. L’une des plus importantes est le suffrage féminin, adopté au printemps 1910 et qui place le pays à la pointe du progrès dans ce domaine. Ces transformations majeures permettent d’élever la situation de l’État, un événement symboliquement important, qui en fait une puissance d’importance que personne ne s’avisera de menacer. Les chétives années 1830 sont désormais bien loin.

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Ainsi, aux côtés du vénérable lieu de culte qu’est Sainte-Sophie, Constantinople voit s’élever désormais des faubourgs industriels et le premier gratte-ciel évoqué plus haut, alors que des navires à vapeur de tous pays franchissent de plus en plus le Bosphore et les Dardanelles, même si certains conservent encore d’antiques voiles en cas d’avarie de moteurs. La situation serait parfaite… Si le jeu n’avait pas certaines pesanteurs.

De fait, l’État que j’incarne dans cette partie n’est pas encore considéré comme une grande puissance, alors que mon prestige est le premier, que mon PIB et ma population dépassent ceux de bien des pays. En effet, je suis considéré comme une « puissance importante non reconnue » du club occidental. Il me faudrait donc passer par des guerres de reconnaissances pour être accepté par des adversaires comme la Russie ou les États-Unis. On imagine sans peine la difficulté à mener de tels conflits « juste » pour accéder à un rang plus élevé, surtout contre l’Amérique du Nord, inatteignable géographiquement parlant.

On espère qu’un autre système, peut-être de congrès, en tout cas par la voie diplomatique, permettra à l’avenir de se faire reconnaître des grands de ce monde. Cela ne change fondamentalement pas ma partie, mais m’empêche tout de même d’accéder à certaines fonctionnalités, ce qui est dommage. Le problème se posera aussi si vous jouez la Chine, le Japon, etc.

En attendant d’avoir mieux, il faut pourtant continuer de jouer. La décennie 1910 est aussi consacrée aux dernières luttes coloniales entre Empire Ottoman et Russie pour le contrôle de la région des grands lacs et des confins du Congo, face aux appétits des explorateurs envoyés par les tsars, alors que le Sahara révèle toute son importance.

Avant de vous livrer le chapitre final de ce récit de partie, je terminerai quand même par une dernière capture montrant les limites du système de puissances et de rangs évoqué juste avant. En 1914, je suis considéré comme la 14e puissance mondiale car je ne peux dépasser ce rang. Une simple comparaison des valeurs avec les pays devant moi est pourtant éloquente. Je les dépasse dans bien des domaines !