Janvier 1936, l’Italie est à la croisée des chemins. Un temps ferme face à l’Allemagne et rapprochée de la France et du Royaume-Uni lors de l’éphémère “Front de Strésa” de 1935, une série de malentendus et de coups de force à propos de l’Éthiopie l’a éloignée de ces deux puissances, inquiètes de cette entreprise de conquête. Face à un tel revers, un changement de politique paraît être à l’ordre du jour dans les lieux de pouvoir romains. Alors que le chanteur de variété Daniele Serra interprète Le carovane del Tigrai et que les Italiens vaquent à leurs occupations… une nouvelle phase de l’histoire vidéoludique et imaginaire de l’Italie débute.
Au Palazzo Chigi, siège du ministère des affaires étrangères les rumeurs vont bon train. Une nouvelle politique, d’accord. Mais encore faudrait-il qu’on sache laquelle ! Rome fera-t-elle un premier pas vers Berlin ? Tentera-t-elle se se raccommoder avec Paris et Londres ? Ou autre chose encore est-il prévu ? Le pressenti comme ministre Ciano coupe court à ces bruits de couloir, d’un ton sec: la guerre dure encore dans la Corne de l’Afrique, il faut d’abord la gagner. Le reste viendra après.
AU-TAR-CIE, c’est le mot d’ordre répété dans toutes les officines gouvernementales, dans l’administration, dans les bureaux et jusque dans les moindres trattorie. Le chef du gouvernement appelle l’Italie à produire plus et pour elle-même dans les années à venir. Les technologies recherchées devront en priorité aider l’industrie civile à se développer. Elle seule permettra de dégager une masse de manœuvre suffisante pour des projets futurs.
Voilà pourquoi le personnel de l’IRI (Istituto per la Ricostruzione Industriale) parcourt fiévreusement l’Italie et sélectionne les meilleurs sites pour les futures implantations. Les représentants de la grande industrie (confindustria) se frottent les mains, les affaires reprennent. On espère un essor rapide.
NB : des archives vidéos de l’époque sont disponibles sur la chaîne YouTube Istituto Luce Cinecittà, l’équivalent de notre INA. Il s’agit bien sûr de propagande à déconstruire, mais ça vaut le coup d’œil et le fond est riche.
Côté militaire, la priorité sera d’abord donnée à l’infanterie, masse des troupes et reine des batailles. Quelques divisions “Celere” seront encore constituées, mais leur côté ancien “pétrole-picotin” et la faiblesse de leurs moyens blindés interroge l’État-major, le Commando Supremo. Les tankettes utilisées paraissent inadaptées à un engagement contre d’autres forces blindées. On prévoit leur remplacement à l’échéance 1937 ou 1938.
Le plan pour la campagne d’Éthiopie retenu par les généraux Messe et Graziani est simple: attaquer en tenaille depuis l’Érythrée et la Somalie, avec un soutien aérien modéré et l’envoi de renforts depuis la métropole. Dans les principaux ports d’Italie, l’effervescence est à son comble. Des paquebots sont réquisitionnés pour le long transport de troupes, via Suez. Des cohortes de civils viennent les saluer à leur départ (voir la vidéo ci-avant).
Les premiers combats débutent, à l’avantage des troupes italiennes. La logistique en cours d’amélioration permet un meilleur acheminement des renforts et du matériel depuis la botte, mais la résistance adverse, et le terrain très montagneux rendent l’avance lente. Néanmoins, en avril 1936, les troupes s’apprêtent à faire leur jonction. Le plan se déroule comme prévu. À Rome, on espère que la guerre ne durera que quelques semaines supplémentaires, car d’autres affaires se font plus pressantes comme le développement de l’industrie. Suivi de très près, en parallèle des affaires militaires, il est jugé vital. A cette date, les usines civiles et militaires manquent en effet encore pour des productions en plus grande quantité.
La victoire intervient finalement en juin 1936, après la réduction des dernières poches de résistance dans les hauts plateaux. La défaite d’Adoua est vengée et l’Italie s’installe fermement dans cette partie du monde, parvenant ainsi à lier ses territoires de Somalie et d’Érythrée. L’expérience engrangée au combat et le test du matériel s’avèrent précieux dans une période où les tensions entre puissances s’accroissent.
Des garnisons sont peu à peu installées sur le territoire éthiopien, mais cela représente une certaine charge à supporter en termes d’effectifs et d’armement. Un certain temps d’adaptation est requis : il faut créer des postes, organiser des patrouilles… Le contrôle du territoire restera toutefois au mains des civils pour l’essentiel.
Pour l’heure, cette victoire fait les choux gras de la propagande qui tente de détourner les Italiens de problèmes plus immédiats.
Cette partie est jouée avec Hearts of Iron IV version “Husky” 1.9 en mode normal, tous les DLC majeurs, tous les DLC mineurs gratuits. Au sujet du patch 1.9, voyez aussi cet article.
Pour plus d’informations sur Hearts of Iron IV, ne manquez pas notre dossier Sur le front des DLC de Hearts of Iron IV, classement général des extensions du jeu. Puis voyez cette page chez l’éditeur ou celle-ci sur Steam. Ou encore le wiki officiel. A lire aussi dans nos archives notre série d’AAR Hearts of Iron IV : valse soviétique (première partie).
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